Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p. 2 : lnternational / p.3 à 6 : Place au débat (Le médicament) / p.7 : Actualité sociale (construction navale - Projet Hercule) / p.8 : Coup de gueule / Avez-vous remarqué ?
L’édito de Marinette Bache
La vie des Français est rythmée depuis presque un an par les exigences liées à la crise du covid… et à la manière dont le gouvernement la gère. Beaucoup sont lassés, inquiets pour ne pas dire exaspérés. Mais il n’est pas sûr que cet état d’esprit ne soit dû qu’à la crise sanitaire. Voici pratiquement 40 ans que nous vivons sous l’idéologie du libéralisme qui a reçu en ces 4 décennies divers épithètes : du libéralisme dit « social » à « l’ultra » libéralisme.
Mais, direz-vous, la gauche a, pendant cette période, occupé plusieurs fois la tête de l’Etat ! En effet, les élections se sont succédées et ont vu s’installer une forme d’alternance, une alternance partidaire… mais ni économique et sociale ni politique. 1981 avait vu se lever un véritable espoir ; il a été rapidement déçu lorsque le gouvernement de François Mitterrand a décidé d’ouvrir une « parenthèse » qui n’a jamais été refermée, qu’on n‘a jamais cherché à refermer. Dès 83, c’est le tournant de la rigueur où, comme le chante Jean Ferrat, il devient commun de penser que « les idées archaïques ne feront qu’aggraver la crise économique ». « Archaïques » égalent « solidaires », égalent « justes », égalent « volontaristes »… Les élections qui ont suivi ont toujours répondu au même souhait des Français : sortir les sortants. Ce n’est certes pas l’adhésion à un projet politique ; c’est cependant un signe fort que les politiques qui dirigeaient la gauche de l’époque n’ont jamais voulu voir : le rejet de la politique menée. Les Français ne se sont pas laissés abuser bien longtemps par cette gauche qui, à la fois, les abandonne et s’abandonne elle-même : c’est la montée de l’abstention et l’apparition du FN dans le paysage électoral.
Il faut dire qu’au nom de la « modernisation », on a tourné le dos aux valeurs de la gauche, pire à la gauche, à son électorat naturel, à ceux qui gagnent leur vie par leur travail, au peuple. On a mené une politique - c’est normal pour la droite, c’est incompréhensible lorsqu’on se réclame du socialisme - au service du patronat, devenu essentiellement financier.
Délocalisations, hausse du chômage, baisse des salaires, attaques contre les droits des salariés, contre la sécurité de l’emploi
présentée comme une « entrave » à l’économie -, contre la sécurité sociale
dont on oublie qu’elle n’appartient qu’aux travailleurs -, privatisations des principaux outils de production, suppression ou/et casse des services publics, appauvrissement de la fonction publique, indigence des retraites et des diverses allocations, paupérisation des moyens de l’Etat au service de l’égalité des Hommes et des territoires,… ont été la marque de lois successives. Toutes ont été contestées, ont fait l’objet de manifestations et de grèves. Toutes, cependant, ont été votées par des majorités discréditées mais aux ordres.
A l’exception de l’expérience, bien courte, du Front de gauche, cette politique n’a jamais fait l’objet d’une remise en cause globale et réelle. La pandémie est l’occasion pour ce gouvernement d’amplifier ce mouvement. De nouveau les droits des salariés sont mis en cause, amoindris ou supprimés au prétexte de la situation d’exception que nous vivons. « L’après ne sera pas comme l’avant » avait dit Macron. Bien peu sans doute avaient pu croire que cette déclaration augurait des jours meilleurs. Aujourd’hui chacun peut voir qu’il s’agit seulement d’amplifier les ravages du libéralisme. (...)
Le gouvernement s’acharne à imposer brutalement sa politique de casse des conquis sociaux.
Nous constatons toutes et tous l’explosion du nombre de luttes en cours pour défendre les emplois, les salaires, les conditions de travail, menées par les travailleur-ses notamment de la Culture, ainsi que celles et ceux de la Santé, des enseignant.es, des étudiant.es, du médico-social, des entreprises électriques et gazières, de la RATP, des raffineries, du commerce, etc…
Après les masques, les tests, les surblouses, voilà le scandale des vaccins, rien ne nous sera épargné durant cette épidémie.
Les organisations signataires de ce communiqué s’opposent au projet destructeur "Hercule" de scission du groupe EDF en trois entités.
Le projet « Hercule », inspiré par des banques d’affaires, ne s’inscrit absolument pas dans une logique d’intérêt général mais dans une logique strictement financière. Logique initiée avec la déréglementation imposée par l’Union européenne et conduite par les gouvernements successifs : la facture des usagers a flambé, les investissements nécessaires sur l’outil productif ne sont plus assurés, la péréquation tarifaire est menacée alors que c’est un élément essentiel à notre démocratie. Nous exigeons que soit effectué le bilan financier, humain, écologique des directives de déréglementation du secteur de l’énergie.
REsistance SOciale
Association loi 1901
Siège social :
121 avenue Ledru Rollin
75011 PARIS
Tel : 06 33 82 05 15
Présidente de RESO
et directrice de la
publication :
Marinette BACHE