Journal RESO n° 241
Novembre 2024

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International : Japon-États-Unis-Lituanie / p.3 à 6 : Place au débat : la financiarisation de la santé contre le service public / p. 6 : Les bras m’en tombent / Avez-vous remarqué ? / p.7 : Brèves sociales / Info militante / p. 8 : Coup de gueule : Quand le Bibendum se dégonfle

L’édito de Pierre Kerdraon

Il n’aura pas fallu longtemps pour que l’attelage Macronistes/LR montre des signes de faiblesse. La discussion budgétaire est un révélateur. Dans les faits, sauf pour s’opposer à la gauche, s’acharner sur les fonctionnaires ou protéger les plus riches, il n’y a pas grand-chose qui unit les partisans d’Attal et ceux de Wauquiez. Les députés de Renaissance restent scotchés à la politique de l’offre chère à Macron et à leur refus de toute augmentation des charges des entreprises tandis que la droite « républicaine » entend faire croire qu’elle protège son électorat (les retraités) et qu’elle défend les collectivités territoriales. Résultat : les quelques mesures de justice sociale votées par les députés du Nouveau Front Populaire sont passées à la trappe avec le rejet de la partie recettes du budget, à charge pour le Sénat dominé par la droite de rétablir un budget acceptable pour Barnier, même si celui-ci n’exclut pas de recourir à l’article 49-3 de la constitution pour faire adopter sans vote sa mouture. Quant au Rassemblement National, il brille par son inconséquence, votant parfois avec la gauche, parfois avec la droite, prouvant surtout que son image de défenseur du peuple n’est qu’un leurre.

Aux Etats-Unis, Trump vient d’être élu président. Pendant que Harris menait une campagne imprégnée de wokisme et de libéralisme macronien et perdait ainsi des suffrages supposés acquis chez les femmes et les minorités, Donald Trump, malgré ses déboires judiciaires, a su parler aux Américains de ce qui les concernaient : pouvoir d’achat (il avait augmenté de 4% sous son 1er mandat, il est probable que les plus défavorisés ne l’aient pas oublié), sécurité, recentrage sur les Etats-Unis par moins d’interventions à l’étranger… Ce qui n’empêche pas que parmi les premières mesures qu’il compte mettre en œuvre figure une baisse des impôts des plus riches et qu’on peut s’attendre à des coupes dans les dépenses sociales et à la mise au pas de la justice. (.../...)

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Journal RESO n° 240
Octobre 2024

Au sommaire ce mois-ci :

p. 1 et 2 : L’édito / p. 2 : International : Afghanistan - Madagascar / p. 3 à 6 : Place au débat : Michel Barnier veut 60 milliards, les voilà ! Et sans austérité / p. 6 : Les bras m’en tombent / p. 7 : Actualité sociale / p. 8 : Coup de gueule : 100 000 fonctionnaires territoriaux en trop, vraiment ?

L’édito de Pierre KERDRAON

Comme on pouvait s’y attendre, le discours de politique générale du nouveau Premier ministre n’a rien révélé de social. Si dans son projet de budget on note de timides impositions supplémentaires pour les grosses entreprises et les personnes les plus fortunées, force est de constater que l’essentiel ce sont des coupes sévères dans les services publics comme l’éducation (4 000 postes d’enseignants supprimés) ou la justice (500 millions € en moins), dans la santé (remboursements d’assurance-maladie avec des transferts de la sécurité sociale vers les mutuelles pour ceux qui ont la chance d’en avoir)… Bien sûr, pas touche à la réforme des retraites sinon à la marge. On laisse les partenaires sociaux discuter de l’assurance chômage mais qui nous dit qu’au final le gouvernement Barnier ne fera pas comme celui d’Attal en imposant sa propre réforme ?

Justification de tout cela : le déficit qui aurait dérapé en 2023 et 2024. Pour autant, aucune analyse pour expliquer ce dérapage. Le Premier ministre feint de s’en remettre aux parlementaires et à une éventuelle commission d’enquête pour comprendre ce qui s’est passé. Comme s’il n’était pas évident que c’est la politique de l’offre conduite par Macron depuis dix ans qui en est la principale cause. Depuis une décennie, l’impôt sur les sociétés et sur les plus fortunés n’a cessé de baisser. Résultat : moins de recettes pour l’Etat alors que la crise du Covid a généré des dépenses colossales imprévues. Sans compter que les bénéfices parfois colossaux de certaines sociétés enrichissent les actionnaires au lieu d’être recyclés dans l’économie, l’innovation et le développement.

Une fois de plus, les collectivités territoriales sont montrées du doigt et mises à contribution alors qu’elles font déjà difficilement face aux charges nouvelles que leur impose l’Etat.

Ce discours montre surtout un dédain clair pour les attentes des Français. Même si l’inflation régresse, le pouvoir d’achat reste la principale préoccupation de nos compatriotes. Quant à l’insécurité, ce ne sont pas les rodomontades du nouveau ministre de l’Intérieur qui vont y changer quelque chose. Le problème est structurel : police et justice manquent de moyens pour faire appliquer la loi. (.../...)

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Journal RESO n° 239
Septembre 2024

Au sommaire ce mois-ci :

p. 1 et 2 : L’édito / p. 2 : International : Allemagne – Turquie - Etats-Unis / p. 3 à 6 : Place au débat : Après les déroutes électorales, mettre leur austérité en déroute / p. 6 : Les bras m’en tombent / p. 7 : Actualité sociale : Duralex – Valéo – Poulain / Avez-vous remarqué ? /p. 8 : Coup de gueule : Que reste-t-il de notre République ?

L’édito de Pierre Kerdraon

Ainsi, il aura fallu près de 60 jours à Macron pour nommer un Premier ministre. Faisant fi des résultats des législatives, celui qui se voulait Jupiter a choisi le plus compatible avec Le Pen et le Rassemblement national. C’est une insulte non seulement à la gauche mais aussi à tous les électeurs qui se sont massivement rassemblés dans le Front républicain pour faire barrage à l’extrême-droite. Au-delà du prétexte que Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front Populaire, risquait d’être censurée dès son discours de politique générale, ce choix illustre la volonté du Président de faire barrage à la gauche. Pourtant, Lucie Castets a su en quelques semaines apparaître comme une candidate crédible à la fonction de Premier ministre. Après le 1er ministre le plus jeune de la cinquième République, nous avons donc droit au plus âgé. Gaulliste social nous chante la presse aux ordres des milliardaires. Mais qu’y a-t-il de social dans le parcours politique de celui qui, en 1981, a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité ? On cherche en vain une mesure de justice sociale prise par cet ancien commissaire européen, plusieurs fois ministre sous les présidents de droite. Certes, il n’est pas facile de décrypter ce qu’a voulu le peuple en donnant une Assemblée nationale morcelée en trois blocs antagonistes. Néanmoins, ce n’est certainement pas ni la continuation du macronisme ni un virage à droite toute sur le plan social. Le peuple n’a pas abandonné son souhait de voir abrogée la réforme des retraites ni son désir d’une augmentation des salaires – et pas seulement du SMIC – ou d’un effort important en faveur des services publics, à commencer par l’éducation et la santé. Il ne faut évidemment pas s’attendre à ce que ces souhaits soient exaucés avec un premier ministre dont la survie dépendra plus que jamais du Rassemblement national. (...)

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Journal RESO n° 238
Juillet-août 2024

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 et 2 : L’édito / p.2 : Les bras m’en tombent : le salaire des enseignants / p.3 à 6 : Place au débat : Crise de régime / p.6 : Avez-vous remarqué ? : Déluge de plans sociaux / p.7 : International : États-Unis - Royaume-Uni - Australie - Iran / p.8 : Coup de gueule : Rapport 2024 sur les riches

L’édito de Pierre Kerdraon

Je commencerai cet édito par dire mon soulagement à la suite du second tour des élections législatives. Contrairement à ce que prévoyaient les sondages, le Rassemblement National n’a ni la majorité absolue ni la majorité relative. Cela est dû à la forte mobilisation des Français qui n’ont pas hésité pour certains à voter pour des candidats dont ils ne partageaient pas les orientations afin d’empêcher le parti de Le Pen et Bardella d’obtenir un siège. Satisfaction aussi de voir le Nouveau Front Populaire arriver en tête au soir de cette élection même s’il ne s’agit que d’une majorité relative. Le Président a subi deux défaites majeures en à peine un mois. A défaut de se démettre, il doit se soumettre à la volonté du peuple. Sa tardive lettre aux Français n’indique cependant pas qu’il en prend le chemin. Plein d’arrogance à son habitude, il feint d’ignorer la défaite de son camp. Il est vrai que la tentation est grande chez certains macronistes et LR de faire une alliance de la droite pour empêcher la gauche d’arriver au pouvoir. Philippe, Darmanin, Le Maire ou encore Gérard Larcher, le Président du Sénat, n’ont rien perdu de leur morgue. Une coalition Ensemble/LR n’a pour autant pas plus de chance de voir le jour que sous la précédente législature, ne serait qu’en raison des ambitions présidentielles de Wauquiez. Mais tout ce qui équivaudrait à reconduire d’une manière ou d’une autre l’ancienne majorité macroniste serait vécu comme une trahison tant par les électeurs de gauche que par les électeurs qui ont choisi le vote RN. Ce serait ouvrir un boulevard à Le Pen lors de la prochaine élection. En outre, loin de l’apaisement que souhaite le peuple, ce serait la voie ouverte à une forte explosion sociale. Pour l’éviter, le Nouveau Front Populaire doit rapidement proposer un premier ministre et un nouveau gouvernement au Président. Ne nous le cachons pas : ce n’est pas une promenade de santé qui attend les députés du NFP. Si comme le veut la tradition républicaine, le président Macron nomme un premier ou une première ministre issue du groupe arrivé en tête, le NFP aura une obligation de résultat. Les Français attendent une autre politique fondée sur la justice sociale, le pouvoir d’achat, l’égalité, la sécurité, la laïcité, les services publics. Bien sûr, ils attendent d’abord l’abrogation de la réforme des retraites. Alors que la construction de nouveaux logements n’a jamais été aussi faible, il faut une autre politique du logement. Sans majorité absolue des compromis seront nécessaires. Mais contrairement à ce qu’on nous serine depuis dimanche, un gouvernement de gauche ne serait pas plus exposé à une motion de censure qu’un gouvernement Ensemble/LR. Compromis ne veut pas dire compromission. (.../...)

Journal RESO n° 237
Juin 2024

Au sommaire ce mois-ci

p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International (Mexique, Afrique-du-Sud, Iran) / p.3 à 6 : Place au débat : battre l’extrême-droite et la droite / p.7 : Les brèves de l’actualité sociale / p.8 : Communiqué de « Notre santé en danger »

L’édito de Pierre Kerdraon

Alors que se profile la venue de l’été, on aurait pu espérer en ce mois de juin, qui a parfois un air d’automne, retrouver calme et sérénité malgré une situation internationale toujours aussi tendue. C’était sans compter l’apprenti-sorcier qu’est Macron. En prenant la décision de dissoudre l’Assemblée nationale alors que rien ne l’obligeait à le faire malgré le mauvais score de sa candidate aux Européennes, le Président de la République démontre que, loin d’être un barrage contre le Rassemblement national, il est prêt à lui ouvrir toutes grandes les portes du pouvoir pour satisfaire son orgueil. N’est pas De gaulle qui veut. Les émeutes de juin 2023 n’ont pas grand-chose à voir avec l’explosion de mai 1968. En 1968, De Gaulle avait réussi à faire croire qu’il était le meilleur rempart contre l’explosion sociale. Aujourd’hui Macron, ce n’est pas « moi ou le chaos » c’est « moi et le chaos ». Gilets jaunes, réforme des retraites, casse des services publics, insécurité sociale grandissante, Macron est parvenu à susciter un tel rejet que même ceux qui s’apprêtent à se lancer pour son programme dans la bataille des législatives refusent de se référer à sa personne. Comment peut-il croire qu’il réussira à nouveau à constituer une majorité alors que certains sondages évoquent même la possibilité de la disparition du parti macroniste ? Et puis comment le croire quand il nous dit qu’il a entendu la colère du peuple quand son premier ministre annonce qu’il publiera le 1er juillet les décrets sur l’assurance chômage ?

Danger d’autant plus grand de voir le RN accéder au pouvoir qu’une partie de la droite n’hésite pas à faire alliance avec le parti de Bardella/Le Pen. Il est vrai qu’au fil des décennies ce qui sépare la droite et l’extrême-droite en matière de sécurité et d’immigration est devenu ténu. On l’a vu avec la dernière loi sur l’immigration. .../...

Documents joints
Par Mathias WEIDENBERG - "Avez-vous remarqué ?" - Journal RESO n° 241 - Novembre 2024
Par Jean-Claude CHAILLEY - RESO n° 241 - Novembre 2024
Journal RESO n° 241 - Novembre 2024
"Info militante" publiée dans le journal RESO n° 241 - Novembre 2024
Par Pierre-Yves MESCOFF - Journal RESO n° 241 - Novembre 2024
Par Frédéric FARAVEL - Journal RESO n° 241 - Novembre 2024
Actualités internationales - Novembre 2024
Actualités internationales - Novembre 2024
Actualités internationales - Novembre 2024
Par Jean-Claude CHAILLEY - Journal RESO n° 240 - Octobre 2024
Par Pierre-Yves MESCOFF - Journal RESO n° 240 - Octobre 2024
Journal RESO n° 240 - Octobre 2024
Actualités internationales - Journal RESO n° 240 - Octobre 2024
Actualités internationales - Journal RESO n° 240 - Octobre 2024
Par Jean-Claude CHAILLEY - Journal RESO n° 239 - Septembre 2024
Etats-Unis
Par Kamel BENCHEIKH - Journal RESO n° 239 - Actualités internationales - Septembre 2024
Par Fabien NONY - Journal RESO n° 239 - Actualités internationales - Septembre 2024
Par Michel JALLAMION - Journal RESO n° 239 - Septembre 2024

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