Au sommaire ce mois-ci :
p.1 : L’édito / p.2 : International : Turquie, Israël-Palestine / p.3 à 6 : Place au débat : Quel Etat de droit ? / p. 6 : Les bras m’en tombent : Pétition pour l’hôpital de Châteauroux / Avez-vous remarqué ? / p. 7 : Brèves sociales / p. 8 : Coup de gueule : Le mythe de l’IA
L’édito de Pierre KERDRAON
En ce début de printemps on ne peut pas dire que la situation tant sur le plan national qu’international soit au beau fixe. Au plan national Bayrou continue la même politique que ses prédécesseurs avec un programme pour le budget 2026 encore plus austéritaire que le précédent. Plutôt que de chercher de nouvelles recettes en demandant une contribution aux plus riches et aux actionnaires qui se sont considérablement enrichis depuis 2017, Bayrou propose de nouvelles coupes sur les dépenses ciblant les chômeurs, les retraités, les malades. La Cour des comptes elle-même propose rien de moins que de faire dépendre les remboursements de santé du niveau de salaire ce qui serait la mort de la sécurité sociale 80 ans après sa création. La dette est mise en exergue pour expliquer ces mesures mais rien n’est dit sur les cadeaux fiscaux consentis aux entreprises depuis le CICE mis en place par François Hollande alors même que le dérapage des finances publiques de ces dernières années est d’abord dû à une moindre rentrée fiscale.
Le gouvernement déplore que les Français ne travailleraient pas assez mais qu’attend-il pour obliger les entreprises à embaucher des jeunes et à maintenir en activité les salariés de plus de 55 ans. Si tel était le cas cela comblerait largement le déficit des régimes sociaux. Par ailleurs, rien n’est fait pour inciter les entreprises à investir plutôt qu’à rémunérer grassement les actionnaires.
Certes aujourd’hui on ne voit pas qui pourrait renverser la table. La gauche est toujours aussi bas dans les sondages, les syndicats toujours divisés comme le montrent les stratégies différentes concernant la réforme des retraites, les uns toujours farouchement opposés, les autres prêts à des compromis… (.../...)
Au niveau international, la guerre en Ukraine continue, faisant toujours plus de morts notamment parmi les civils. L’Union Européenne joue les gros bras sans prendre l’avis de ses peuples, alors qu’elle aurait pu se saisir de l’occasion pour être un facteur de paix, de stabilité et de coopération. Israël continue de bombarder Gaza où un des derniers hôpitaux encore en place vient d’être sérieusement touché. L’aide alimentaire a de plus en plus de mal à parvenir à la population gazaouie.
Netanyahou aidé par Trump n’a à l’évidence pas l’intention d’aboutir à une paix et, malgré la pression des familles, la libération des otages n’est pas sa préoccupation principale. Trump pour sa part, avec sa politique douanière, instille le chaos dans le monde financier. Si ses volte-face ont pour premier objectif de s’enrichir lui et ses amis milliardaires, Trump justifie sa politique par l’objectif de redonner un avenir industriel à l’Amérique, de produire américain et d’agir pour le bien de ses compatriotes.
Evidemment, pour l’instant, cela se concrétise surtout par une augmentation des prix dans un climat de tension avec des licenciements massifs dans les agences fédérales et des attaques contre tous ceux susceptibles d’entraver la politique de Trump. La dégringolade de la bourse entraine des pertes importantes pour les fonds de pension et fait craindre pour leurs retraites. Ce qui devrait pousser nos propres dirigeants à protéger notre régime de retraite par répartition… au moment où ils s’apprêtent à l’attaquer !
Certes on pourrait se réjouir de voir resurgir une part de protectionnisme qui met en brèche la mondialisation mais Macron et Bayrou (comme l’UE) restent ancrés dans leur dogme libéral et refusent d’envisager les moyens de protéger notre industrie, de garantir notre indépendance. On le voit avec l’’entreprise Vercorex vendue à une entreprise chinoise avec ses brevets alors même que le gouvernement aurait pu décider d’une nationalisation temporaire. La France et les autres pays européens ne sont pas prêts à renoncer à la politique de l’offre ni au libre-échangisme alors que ce sont eux qui expliquent la désindustrialisation massive notamment au profit de la Chine et parallèlement la montée du populisme d’extrême-droite.
Est-ce à dire qu’il faut baisser les bras ? Non !
En ne se battant pas on est sûrs de perdre. En se battant même si c’est difficile on peut faire avancer les choses. C’est en tout cas l’engagement de Résistance Sociale.