Journal REsistance SOciale n° 137
Mai 2015
Mis en ligne le 2 mai 2015

ERRATUM : En page 7 de ce numéro de mai 2015, le n° de téléphone de Béatrice Durand (référent de Paris pour les 2 journées de Guéret, les 13 et 14 juin prochains) est erroné. Le bon n° est le suivant : 06 33 82 05 15. Nous vous prions de nous excuser pour cette erreur.

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 et 2 : L’édito / p.2 à 6 : Place au débat (De retour de délégation France-Grèce pour la santé, du 11 au 16 mai) / p.7 : Actualité sociale (Guéret : tous en Creuse les 13 et 14 juin pour la défense et le développement des services publics !) / p.8 : Coup de gueule (Marre des chevaliers blancs !)

L’édito de Marinette Bache :

Mai 2005-mai 2015. Il y a 10 ans, le 29 mai 2005, les Français rejetaient par référendum le traité constitutionnel européen, donnant ainsi une claque aux dirigeants des partis UMP et PS qui avaient fait campagne, sur les mêmes tribunes, pour le « oui ». Malgré l’espérance suscitée par ce résultat, celui-ci ne s’est pas traduit par une révolution démocratique. Pire même, en 2008, le Parlement bafouait le peuple en avalisant le traité de Lisbonne, qui reprenait à quelques virgules près le texte du TCE. Et F. Hollande, après avoir affirmé pendant sa campagne qu’il reviendrait sur le traité, est aujourd’hui un fervent zélateur de cette Europe, au point de donner des leçons au Premier ministre britannique.

Dix ans après, force est de constater que l’Europe ne s’est pas démocratisée et que sa logique « austéritaire » conduit de plus en plus les peuples à se détourner d’elle. Après Syriza en Grèce, qui maintient courageusement son programme de justice sociale malgré le FMI et la Commission européenne, c’est au tour de Podemos de s’affirmer en Espagne à l’occasion des élections municipales, parvenant même à être la première force à Barcelone et dans la région madrilène. L’essai que représente ce sévère coup de semonce sera-t-il transformé lors des élections législatives cet automne ? Après la Grèce, ce serait un nouvel espoir qui se lèverait en Europe.

En France, les élections régionales de décembre ne s’annoncent pas au mieux pour le Parti socialiste qui « gouverne » 20 régions sur 22. Malgré le souhait exprimé par le député Jean-Marc Germain, il faudrait s’interroger sur les raisons pour lesquelles l’émergence d’un Syriza ou d’un Podemos ne semble pas à l’ordre du jour en France. Face au PS, une alternative crédible à gauche a du mal à voir le jour. Le Front de gauche qui avait soulevé une grande espérance lors des Présidentielles a du mal à trouver son second souffle. Côté PS, la première étape du congrès a rendu son verdict. 70 000 adhérents votants dont 25 000 pour la motion de gauche. 29 % donc pour celle-ci, ce qui peut paraître décevant mais n’est pas si mauvais que ça si on tient compte du fait que beaucoup de militants de gauche ont quitté ce parti depuis trois ans, déçus par la politique gouvernementale et du fait que certains animateurs de « Vive la gauche » ont rejoint, pour des raisons internes, la motion majoritaire. Et ce n’est pas les reculades de ce gouvernement face aux sénateurs de la droite lors de la discussion du projet de loi Macron qui vont améliorer les choses. Ni les menaces sur le transport ferroviaire contenues dans le rapport parlementaire de la commission Duron ou les tentatives de remises en cause des 35h à l’hôpital. Quant à la réforme du collège, on peut s’interroger sur son avenir après la défaite de l’un de ses principaux soutiens, le président de la FCPE dont le rapport d’activité a été retoqué lors du congrès de cette institution de parents d’élèves. (...)

Face à cette situation, des initiatives s’organisent comme le forum du PGE (Parti de la gauche européenne, présidé par Pierre Laurent) qui s’est tenu les 30 et 31 mai à Paris, avec la participation de nombreux représentants politiques, syndicaux et associatifs. RESO y était, tout comme elle sera à Guéret, lors de la manifestation et du forum organisés les 13 et 14 juin par la Convergence de Défense et de Développement des Services Publics.

Enfin, je terminerai cet édito par le rappel de deux hommages : celui rendu à des résistants dont la mémoire sera honorée au Panthéon cette semaine, même si la Résistance communiste semble –étrangement– avoir été oubliée et celui rendu ce week-end à la Commune de Paris et à ses centaines de fusillés lors de la semaine sanglante de mai 1871.