Journal REsistance SOciale n° 131
Novembre 2014
Mis en ligne le 23 novembre 2014

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 : Solidarité internationale / p.3 à 7 : Place au débat (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2015 - 2017) / (Simplification du droit du travail : et si on parlait des vrais problèmes ?) / p.8 : 11èmes Vendémiaires de Résistance Sociale : programme et modalités d’inscription

L’édito de Marinette Bache

C’est peu de dire que la politique menée par François Hollande et Manuel Valls n’a pas grand-chose à voir, non seulement avec une politique de gauche, mais, tout simplement, avec les engagements de campagne du candidat Hollande.

Qu’est devenu le discours du Bourget ? L’ennemi désigné d’alors, la « finance », n’a guère été bousculé. Toujours pas de réforme fiscale en vue, qui taxerait les revenus des capitaux au moins autant que ceux du travail. Tous les avantages consentis par la droite ont été prorogés ; pis : le pacte de compétitivité puis celui dit « de responsabilité » permettent des cadeaux fiscaux au patronat à la hauteur de 44 milliards d’euros. Sans contrepartie évidemment.

La mise en place de la politique de l’offre, outre qu’elle nie toute la force de la commande publique, contribue à la réduction, toute idéologique, des dépenses publiques qui participe à plonger le pays dans la récession et détricote tranquillement le programme du Conseil national de la Résistance, lequel s’appuyait sur un secteur public fort. Rappelons qu’il est reconnu que c’est l’existence de ce service public qui protège encore –un peu- les Français des conséquences de la crise. Mais, hélas, c’est Kessler, ancien dirigeant du MEDEF, qui a satisfaction, lui qui veut se « défaire méthodiquement du programme du CNR ».

La soumission – dont on finit par se demander si elle est résignation, fatalisme ou simplement conversion aux dogmes libéraux - du gouvernement aux intérêts du capital se traduit régulièrement par des reculs des droits des salariés : attaques répétées contre le Code du travail, remise en question des tribunaux des prud’hommes et des seuils sociaux dans les entreprises. Et ce gouvernement ira-t-il jusqu’à se déshonorer totalement en remettant en cause les contrats à durée indéterminée après s’en être pris au repos du dimanche ? (...)

Autre forme de soumission à la finance mondialisée : la conduite d’une politique d’austérité assumée. Du gel du point dans la fonction publique au non-relèvement du SMIC, M. Valls et E. Macron installent les salariés dans une stagnation, pour ne pas dire plus, du pouvoir d’achat. Pire, en violation encore d’un engagement électoral de F. Hollande, le Président a adopté le TSCG, appelé, en son temps, traité Merkozy, qui instaure et généralise les politiques d’austérité.

Sur d’autres sujets, il n’est pas possible de détecter une inflexion de la politique du gouvernement précédent : délocalisations industrielles, étranglement comptable des hôpitaux publics, aggravation de la réforme des retraites, réduction de l’emploi public en sont quelques exemples. Et je ne parle pas des inquiétants reculs sur la laïcité de notre République et de ses institutions.

C’est dans ce cadre que va se tenir à LILLE-Fives, l’acte 1 de nos 11èmes Vendémiaires.

Invités politiques, syndicalistes et associatifs y échan-geront sur la participation et la responsabilité de chacun dans la définition d’une véritable alternative et l’assurance de sa mise en place lorsque la gauche est au pouvoir. Ils y rechercheront également quelles pourraient être les bases d’un programme majori-taire… qui ne pourrait que prendre le contrepied de la politique actuellement conduite.

Rendez-vous, donc, à Lille, le samedi 13 décembre !

Voir le programme complet en page 8 du bulletin.