La tarification à l’activité conduit à mettre sur le même plan hôpitaux publics et privés, sans prendre en compte suffisamment la spécificité de l’hôpital public et les missions sociales qu’il assume.

Quant à la réorganisation des services en « pôles » qui mutualisent les besoins, elle s’apparente souvent à une gestion de la pénurie que doivent endosser les agents hospitaliers.

Nous savons sur quels fondamentaux doit se baser toute réforme de l’hôpital : financement à hauteur de la mission spécifique de service public qu’il remplit, efforts pour maintenir l’hôpital comme un pôle de référence pour l’ensemble du système de santé basé sur le lien hospitalo-universitaire, réorganisation du système de soins en réseaux, attractivité pour les personnels médicaux et non médicaux en terme de rémunération et de conditions de travail.

Ces fondamentaux ont un coût. Mais la République a ses priorités. Le financement du système de santé en est une.

Des pistes existent pour réduire certaines dépenses et dégager de nouvelles recettes : politique publique exigeante concernant les médicaments, réflexion sur la rémunération des professionnels, mise à contribution accrue de l’industrie pharmaceutique, taxation des revenus financiers des entreprises : voilà à quoi nous devons réfléchir, afin de proposer une alternative crédible à la politique brouillonne et inégalitaire d’un président dont les Français pourraient se lasser plus vite que prévu.

Article paru dans la rubrique "place au débat" du mensuel Résistance sociale, n°55, janvier 2008