Journal "REsistance SOciale" n° 75
Novembre 2009
Mis en ligne le 8 décembre 2009
Sommaire : Le mot de la présidente / Solidarité internationale / Compte rendu des 7èmes Vendémiaires / Après la casse de la SNCF, on prépare celle de la RATP / Les bras m’en tombent / Lancement des Etats généraux pour le service public / Pétition contre la taxation des indemnités d’accidents du travail / Coup de gueule

Les coups pleuvent pour les salariés

Ce mois de novembre n’échappe pas à la règle. C’est encore une série de mauvais coups qui sont portés aux salariés par Nicolas Sarkozy et son gouvernement.

Taxation des indemnités d’accidents du travail (voir page 7), vote au Sénat du projet de loi transformant la Poste en société anonyme et mettant fin au monopole sur le courrier, relèvement du forfait hospitalier et nouveaux déremboursements de médicaments inclus dans la loi sur le financement de la sécurité sociale 2010, définitivement adoptée, loi Carle qui impose le financement des écoles privées par les communes, n’en sont que quelques exemples, en attendant de nouvelles mesures qui se préparent pour l’année qui vient, comme celles sur les retraites. Sans oublier les nouvelles suppressions d’emplois prévues dans les hôpitaux publics, avec pour effet une nouvelle dégradation de notre système de santé publique, qui pourrait bientôt ressembler à celui des Etats-Unis que Barack Obama cherche à réformer avec quelques chances de succès. Ni la suppression de la taxe professionnelle qui va conduire au transfert sur les ménages – via les impôts locaux – d’une partie des impôts jusqu’ici payés par les entreprises, qui deviennent de moins en moins citoyennes.

Et, pendant ce temps-là, le chômage continue de croître à un rythme élevé (+ 100 000 au mois d’octobre, en comptant les salariés qui ne travaillent que quelques heures par mois et sans prendre en compte tous les radiés du Pôle Emploi). Mais, rassurez-vous, la ministre Lagarde veille. Ses communiqués d’un mois sur l’autre ne changent pas, comme pour faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Pourtant, ce n’est pas avec la croissance du PIB prévue en 2010 (0,5 %) que les choses vont s’améliorer. Au contraire !

Face à cette crise sociale de grande ampleur, on aurait pu espérer que le gouvernement se montre combatif. Ce n’est évidemment pas le cas. Le grand emprunt a fait pschitt. Il ne serait finalement que de 35 milliards et ne permettra guère de relancer l’économie. On attend toujours que le paquet fiscal soit abrogé, montrant ainsi la solidarité des plus riches à l’égard du reste de la population. C’est le contraire qui a failli se produire avec une nouvelle tentative de suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune dans un amendement au projet de loi de finances, heureusement repoussé par les sénateurs.

Cela n’empêche pas non plus la Cour des Comptes et son président, Philippe Seguin, de s’attaquer dans ses rapports aux services publics. Dernière trouvaille pour soi-disant faire des économies : remplacer les TER jugés déficitaires par des bus. Manière sans doute d’alimenter la taxe carbone. Quant à l’environnement et à la qualité de vie des usagers, qu’importe ! Mais le président de la Cour des Comptes ne prend jamais ni TER ni bus ... Le plus scandaleux, c’est cette intrusion dans la politique gouvernementale d’un organisme censé aider l’Etat. Quant au Parlement, à qui devrait revenir le pouvoir de contrôle, il en est de fait dépouillé. On le voit avec le refus des godillots de la majorité parlementaire de créer une commission sur les sondages de l’Elysée.

Et ce n’est pas la mise en œuvre du traité de Lisbonne et de la réaffirmation du principe de la concurrence libre et non faussée qui nous tranquillisera pour la suite. Le gouvernement va trouver là un excellent prétexte pour continuer sa politique de démantèlement des services publics et de destruction de notre modèle social.

Face à cette situation, on aimerait que la gauche se fasse davantage entendre et s’attelle à la rédaction d’un projet constituant une véritable alternative. C’est ce qu’attendent nos concitoyens qui, faute de débouchés politiques, montrent leur lassitude lors des appels à la grève ou à des manifestations. Pourtant, nos 7èmes Vendémiaires l’ont montré, l’envie de rechercher des convergences entre militants politiques, syndicaux et associatifs est bien réelle. Encore faut-il qu’une impulsion soit donnée pour qu’elle se concrétise. Réso est prête à prendre toute sa part pour la réussite de cet objectif.

Marinette BACHE

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