Journal "REsistance SOciale N° 57
Mars 2008
Mis en ligne le mars 2008
Sommaire : Edito/ Solidarité Internationale/ Avez-vous remarqué ?/ Comment et pourquoi défendre les services publics ?/ Les bras m’en tombent/ Les contrats de partenariat public-privé/ Coup de gueule

Le mot de la Présidente

Et maintenant ? Après la victoire incontestable des partis de gauche aux élections municipales et cantonales, la question se pose avec acuité : comment transformer des victoires locales en victoire aux élections majeures que sont la présidentielle et les législatives, qui seules permettent de peser véritablement sur les choix du pays ? Depuis 1988 à la présidentielle, depuis 1997 aux législatives, la gauche s’est révélée incapable de transformer l’essai. D’ailleurs, comme le montre l’abstention record, le résultat des élections de mars apparaît plus comme une victoire par défaut et la traduction dans les urnes de ce que les sondages nous disent depuis plusieurs mois – la fin de l’effet Sarkozy - que comme un renouveau de la confiance des électeurs envers la gauche. De surcroît, les élections de mars n’ont rien changé au plan national : la droite continue d’appliquer son programme ultra-libéral sans se soucier de l’avertissement donné par les électeurs. Sarkozy nous l’a encore prouvé en égrenant 165 mesures censées améliorer les finances publiques. En réalité, il s’agit de casser tout ce qui peut l’être de la solidarité nationale dans notre pays. Ce n’est pas un hasard si des domaines comme le logement, la santé ou les tarifs sociaux de la SNCF sont les premiers touchés, sans parler de l’éducation qui devrait être la première concernée par les suppressions massives d’emplois dans la fonction publique. On remarquera que ces « économies » ne sont qu’une goutte d’eau par rapport à ce que va coûter le paquet fiscal (15 milliards par année pleine). Alors que l’on va bientôt fêter le quarantième anniversaire de mai 68, il est temps de se préoccuper de la réponse que la gauche doit apporter à cette casse des conquêtes sociales menées par Sarkozy et Fillon. Ses succès locaux ne doivent pas cacher sa faiblesse sur le plan national, faute d’un programme capable d’entraîner l’adhésion d’une majorité d’électeurs et d’un leader capable de l’incarner. Chacun des partis de la gauche est en crise. Le Parti Socialiste apparaît aujourd’hui comme un conglomérat d’individualités toutes plus ambitieuses les unes que les autres. Le Parti Communiste étale ses divisions, tout comme l’extrëme-gauche. Les sociaux-républicains sont éclatés en différentes chapelles. Le moment nous semble donc venu d’une initiative capable de secouer les faux clivages et de faire avancer ensemble militants politiques, syndicalistes et simples citoyens qui se reconnaissent dans les valeurs fondamentales de la gauche et veulent bâtir un projet socialiste du 21ème siècle qui ne soit pas une simple soumission au libéralisme. Dans ce contexte, nous ne pouvons que saluer le travail de fond déjà entrepris par certains clubs afin de faire ré-émerger une identité socialiste susceptible d’être partagée par beaucoup de citoyens. Résistance Sociale entend bien être partie prenante à cette nécessaire refondation, ne serait-ce qu’en favorisant les rencontres entre toutes celles et ceux qui veulent y prendre part. En attendant, l’heure n’est pas à la désespérance face à un capitalisme qui rencontre de plus en plus de difficultés sur le plan mondial pour imposer sa loi.

Marinette BACHE

Documents joints
Vous pouvez télécharger ce numéro de résistance sociale au format word mais également dans un autre format très pratique pour consulter des documents sur internet ou les imprimer.