ThyssenKrupp fermeture et restructuration
Dans le Loir et Cher et dans le Nord
Mis en ligne le 25 février 2009

Les salariés de ThyssenKrupp de Vendôme se sont mis majoritairement en grève le 24 février 2009, la direction veut, fermer le site avant la date prévue.

Et dans le Nord à ThyssenKrupp Jeumon les rapports se tendent entre syndicats et direction

Les salariés vendômois de ThyssenKrupp ne se mettent pas facilement en grève, mais la nouvelle qui leur est récemment parvenue les a mis en colère. Contrairement à ce qui avait été dit par la direction de ThyssenKrupp, le site vendômois ne fermera, en effet, pas à la fin de l’année, mais fin juin, avec 6 mois d’avance sur le calendrier. Les syndicats n’ont pas été surpris : ils avaient constaté un déménagement accéléré de machines vers les sites du Theil (Orne) et Sermaises (Loiret). Aussi les salariés se sont-ils mis en grève hier, pendant que se déroulait un comité central d’entreprise en région parisienne. De ce dernier, il n’est rien découlé de positif : la direction ne veut pas revenir sur sa décision. Les deux parties ont convenu de se revoir le 25 février mais les salariés de Vendôme n’ont guère d’espoir. Cette fermeture anticipée ne fait pas les affaires des 276 salariés qui travaillent encore sur le site (81 sont partis et ont trouvé du travail ailleurs), parce qu’ils espéraient bénéficier de ce délai de 6 mois pour retrouver un emploi. « La direction ne remet, bien sûr, pas en cause les modalités du plan social, souligne Yves Gallo,délégué CFTC, mais nous perdons ainsi 6 mois de salaire, alors que nombre d’entre nous n’ont pas encore retrouvé de travail ». Une quarantaine de salariés a accepté une mutation au Theil et à Sermaises, mais elle aussi comptait ne partir qu’à la fin de l’année.

Et dans le Nord à ThyssenKrupp Jeumon les rapports se tendent entre syndicats et direction

Les syndicats ont été refroidis par le discours de leur direction, qui a confirmé la semaine dernière sa volonté de démonter la principale machine équipant le site jeumontois. La perspective d’une reprise de l’usine s’éloigne un peu plus.

Lors d’une conférence de presse organisée le 24 février, les délégués syndicaux ont reconnu que leur rencontre, le 23 février avec l’Allemand Christian Korn, membre du directoire de l’actionnaire, n’avait pas été porteuse de bonnes nouvelles. « À un moment donné, on se demandait si les décisions qui nous concernent étaient vraiment prises en France ou en Allemagne, c’est pour ça qu’on voulait le rencontrer, explique Philippe Courtin, secrétaire du CE. M. Korn nous a assuré que la direction française était totalement autonome, mais on a du mal à le croire. En tout cas, il soutient la décision de fermer l’usine de Jeumont. Il nous a surtout confirmé que notre outil principal serait démonté et délocalisé, qu’en tout cas il ne bénéficierait pas à un éventuel repreneur pour des raisons liées à la concurrence. » Considérant que l’usine jeumontoise privée de sa principale machine, la refendeuse Fagor, équivaut à une coquille vide, les syndicats demandaient son maintien sur le site - en rappelant que cet outil fut acheté en son temps à l’aide de subventions européennes, autrement dit d’argent public - dans l’espoir de trouver un repreneur. « Ils ne nous laissent aucune chance » résumait hier Michel Baudouin, délégué CFE-CGC. Les syndicalistes continuent cependant de croire à une reprise, même « si ça paraît presque impossible » sans la refendeuse.

De façon générale, les rapports semblent s’être sérieusement tendus entre syndicats et direction. Jeudi, ceux-ci se sont retrouvés à Fosses pour une tentative avortée d’entame du plan social. « La direction n’a pas respecté la procédure selon laquelle chaque élu doit recevoir tous les documents liés à la consultation, raconte Ph. Courtin. Le livre IV n’a pas été communiqué à tous les élus, nous avons mis en évidence ce défaut de procédure : la réunion a duré une demi-heure. La direction a suspendu la séance avec beaucoup de grincements de dents... » Elle a d’ailleurs refusé de signer le procès verbal de la séance. Les délégués se disent surpris par ce qu’ils considèrent être « un manque de professionnalisme » : « La direction dit qu’elle veut que ça se passe du mieux possible. Ben non, ça va forcément se passer mal. Ce qu’il faut, c’est que ça se passe le moins mal possible et pour ça, il faut être réglo. Quand on ferme un site et qu’on licencie 40 personnes, on doit être précis. » Une autre consultation est fixée au 5 mars à Fosses « si la direction ne commet pas d’impair d’ici là... »