Pôle emploi : 5 syndicats souhaitent un "plan d’urgence" pour les effectifs
Mis en ligne le 20 février 2009
5 syndicats de Pôle emploi ont jugé nécessaire le 19 février un "plan d’urgence" pour augmenter les effectifs face à la "dégradation des conditions de travail" et du service rendu liés, selon eux, à l’"impréparation" de la fusion ANPE-Assedic et à la crise.

S’inquiétant notamment d’une "déshumanisation" des rapports avec les demandeurs d’emploi, Philippe Sabater (SNU Pôle emploi) a souhaité, lors d’une conférence de presse, "un plan d’urgence avec des embauches massives de salariés en CDI" pour faire face à "la hausse du chômage liée à la crise".

Philippe Berthault (CFDT) a aussi appelé à "un plan d’urgence pour les effectifs afin que les agents et les demandeurs d’emploi se rendent compte qu’il y a des progrès et qu’on ait le temps de s’occuper des gens".

"Nos organisations avaient des avis différents sur la fusion mais font actuellement les mêmes constats : les demandeurs d’emploi sont mal traités car le projet a peut-être été mal ficelé et car la crise aggrave la situation", a déclaré Stéphane Guillou (CGT). Affirmant que "les dossiers en retard avoisinent 68.000", il a jugé que "ce n’est pas en accélérant qu’on va régler les problèmes".

Diane Gastellu (FO), pour laquelle "la fusion semble être le mélange d’une technocratie froide et d’une impréparation totale", a déclaré qu’"il faudrait entre la moitié plus et deux fois plus de personnel" pour atteindre les objectifs gouvernementaux de 60 chômeurs en moyenne suivis par conseiller.

Dans l’Aveyron, un conseiller suivait en moyenne 170-180 chômeurs en décembre, nombre qui a augmenté depuis, selon elle.

La fusion entraîne "une dégradation des conditions de travail" et "une course effrénée pour faire de l’affichage", alors qu’il y a "des files d’attente sur les trottoirs" et de "l’agressivité, voire des agressions" envers les agents, selon Jacqueline Lablanche (Snap).

Dénonçant "une culture du résultat immédiat" qui aboutit à "une souffrance des personnels et une insatisfaction des demandeurs d’emplois", Loïc Miron (CFTC) a estimé qu’"il faut du personnel supplémentaire, pas un simple recours aux heures supplémentaires, et prendre le temps de former les agents"