La CFDT note une "inflexion" de Sarkozy mais aussi son "blocage idéologique"
Mis en ligne le 19 février 2009

"Il y a des mesures positives", "une inflexion" du chef de l’Etat mais il "peut beaucoup mieux faire" en remettant en cause le paquet fiscal de l’été 2007, a jugé le 19 février le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, au lendemain de l’annonce d’une série de mesures anti-crise.

Le président a un blocage idéologique", a dénoncé François Chérèque sur France 2.

"Il nous parle de justice à la télévision" mais "continue à faire des cadeaux fiscaux aux plus fortunés", a-t-il dit, en citant notamment la mesure-bouclier qui permet aux plus aisés de payer pas plus de 50% d’impôts.

L’autre "grosse responsabilité dans le blocage" vient, selon la CFDT, du patronat qui "ne tire pas les leçons de la crise" et "au nom de la propriété privée, refuse de revoir la répartition des richesses". "La force conservatrice autour de la table c’était le patronat", a-t-il accusé, alors que tous les partenaires sociaux étaient à l’Elysée.

"Il y a des mesures positives", a-t-il concédé, "en particulier pour le pouvoir d’achat des classes moyennes les plus modestes" avec "des baisses d’impôt importantes", mais "rien du tout sur l’évolution de la fonction publique, c’est la grande faiblesse". "On n’est pas encore à un changement de cap", mais "puisque l’action syndicale commence à payer, faisons la démonstration qu’on peut aller plus loin", a ajouté M. Chérèque, maintenant l’appel à manifester le 19 mars avec les autres syndicats.

Pour M. Chérèque, le gouvernement doit "aller plus loin" financièrement sur le Fonds d’investissement social destiné à la formation, créé suivant une idée CFDT. Autre demande : pousser à la négociation des salaires en entreprises en conditionnant les 30 à 40 milliards d’euros de cotisations patronales exonérées.

Interrogé sur le Smic, M. Chérèque a rappelé avoir demandé "une augmentation pour maintenant, certes modérée" mais alliée à "un déroulement de carrière".