Stop à l’impunité au Guatemala : appel du mouvement syndical à l’Union européenne
Mis en ligne le octobre 2008
La CSI organise une mission de représentants du mouvement syndical guatémaltèque, à laquelle participent Pepe Pinson et Carlos Carballo, les secrétaires généraux de ses organisations affiliées, la CGTG et la CUSG. La mission se déroulera dans les pays membres de l’Union européenne du lundi 3 au jeudi 20 novembre. Elle s’inscrit comme une suite à la Conférence syndicale internationale contre l’impunité organisée en janvier dernier au Guatemala et qui avait pour thème « le rôle des organisations syndicales dans la lutte contre l’impunité ».

La délégation guatémaltèque a pour mission de solliciter l’aide et la collaboration de la Communauté internationale et des Institutions européennes. Le gouvernement du Président Colom a besoin de cette aide pour se renforcer, pour consolider l’Etat de droit, mettre fin à l’impunité et établir un dialogue tripartite avec des résultats concrets entre le gouvernement, les employeurs et les syndicats. La réussite de ce dialogue est une condition sine qua non pour que les travailleurs puissent jouir librement de leurs droits fondamentaux

La mission sollicitera également aux gouvernements et à l’Union européenne un appui politique pour que la Commission internationale contre l’Impunité au Guatemala créée suite à un accord entre l’ONU et le gouvernement du Guatemala, puisse enquêter sur les « groupes parallèles  » qui agissent à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement guatémaltèque. Ces groupes empêchent la bonne gouvernance des autorités guatémaltèques. Les droits syndicaux sont loin d’être respectés dans ce pays d’Amérique latine.

Le Guatemala compte parmi les pays les plus dangereux du monde pour les syndicalistes. Corruption, trafic de drogue et maras (bandes de délinquants juvéniles) font partie du lot quotidien des travailleuses et travailleurs au Guatemala. Il est estimé que chaque année, près de 6000 personnes meurent d’une mort violente et que chaque jour, deux femmes, en moyenne, perdent la vie dans des circonstances similaires, au point que le terme « feminicidio » est désormais passé dans le langage courant au Guatemala.

Le Guatemala possède, aussi, l’un des pires palmarès au niveau mondial quant au nombre de meurtres non résolus. C’est dans ce contexte que Pedro Zamora, secrétaire général du syndicat des travailleurs portuaires du Guatemala a été assassiné alors qu’il menait campagne contre la privatisation de Port Quetzal (Puerto Quetzal), organisée sans consultation préalable avec les travailleurs. Si le cas de Zamora est devenu emblématique, il est loin d’être isolé. « La lutte contre l’impunité et le crime organisé est la lutte de tous » a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « La communauté internationale et l’Union européenne se doivent de mettre tout en oeuvre pour y mettre fin »