Non, Madame Pécresse, les usagers de la RATP ne doivent pas trinquer !
Par Olivier DREAN - Journal RESO n° 219 - Novembre 2022
Mis en ligne le 19 novembre 2022

On nous le rabâche à longueur de journée : la crise énergétique impacte fortement les entreprises y compris les entreprises de transports. Pour pallier aux augmentations de coûts Valérie Pécresse et la majorité du Conseil Régional d’île de France envisagent une forte augmentation de la carte de transport Navigo qui passerait à 100 euros par mois.

Alors que, faute de conducteurs en nombre suffisant, certaines lignes de bus de banlieue ne circulent plus, alors que les trains de banlieue voient leurs passages espacés, alors que les métros sont bondés parce qu’il n’y a pas assez de rames qui circulent, il serait inadmissible que les usagers payent davantage pour un service public qui se dégrade sous leurs yeux.

Bien sûr les conséquences de la crise COVID et de l’augmentation du travail à domicile se font encore sentir à la RATP alors que l’augmentation du prix des carburants impacte sérieusement le budget.

Mais la réponse ce n’est pas l’augmentation du prix du billet. Si on veut faire face à l’augmentation du coût du transport ce n’est pas en incitant les Franciliens à prendre leur véhicule qu’on y arrivera, c’est en faisant revenir les usagers dans les bus, les trains, les métros. Pour cela, il faut rétablir une meilleure offre de transport et recruter massivement des conducteurs, ce qui passe comme à la SNCF par de meilleurs salaires, une vraie perspective de carrière et des conditions de travail améliorées.

Et il faut cesser cette mise en concurrence qui n’apportera pas d’amélioration pour les usagers mais rendra encore plus difficile leurs trajets. On devine en effet qu’ils auront parfois du mal à trouver une correspondance et à se repérer dans l’enchevêtrement des tarifs. Enfin, difficile de se réjouir de la prochaine nomination de Jean Castex à la tête de la RATP. Il est à craindre que loin de répondre aux besoins exprimés ci-dessus l’ancien premier ministre n’accélère encore le processus de privatisation qui ronge peu à peu ce service public auquel nous sommes attachés.