En prévoyant le calcul de l’AAH sans prendre en compte les ressources du conjoint, cette mesure permettrait aux personnes handicapées d’acquérir une autonomie économique et sociale, ainsi qu’une indépendance financière vis-à-vis de leur conjoint.
Destinée à compenser l’incapacité de travailler, l’AAH est versée à 1,2 millions de personnes, pour un montant maximum de 903,60 € par mois. Pour les personnes en situation de handicap vivant en couple, le versement de cette allocation peut être dégressif selon les revenus de leur conjoint.
Ce mode de calcul est une entrave à l’autonomie financière des personnes handicapées et une assignation à dépendre économiquement de leur conjoint.
Une situation injuste, en particulier pour les femmes, qui se retrouvent enfermées dans leur foyer.
Le gouvernement par la voix de Mme Sophie CLUZEL, Secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, s’est OPPOSÉ à cette « déconjugalisation », proposant, dans un réflexe strictement comptable, un abattement fixe sur les ressources du conjoint. La ministre, considérant que l’AAH est un minima social comme les autres dénonce cette « fausse bonne idée » en rappelant que « notre société est basée sur la solidarité nationale et familiale, le foyer étant la cellule de protection de la société ».
La Ministre n’a pas du tout été suivie par la Haute Assemblée puisque le Sénat adopté la « déconjugalisation » de l’AAH par 320 voix pour, 23 contre (les 23 sénateurs soutenant la majorité présidentielle). Cette mesure a hélas peu de chance d’être adoptée, une déception et un sentiment d’injustice pour tous les bénéficiaires de l’AAH