Actualités sociales - Janvier 2021
Publiées dans le n° 199 du journal RESO
Mis en ligne le 24 janvier 2021

MICHELIN : stop aux suppressions d’emplois - Par Yves LAOT

Il y a quelques jours Michelin a annoncé un nouveau plan de suppressions d’emplois : 2300 sur 3 ans. Le site de Clermont-Ferrand et les emplois tertiaires seraient particulièrement impactés. Certes, la direction affirme que ces suppressions d’emplois se traduiraient surtout par des pré-retraites et un plan de départs volontaires mais les syndicats échaudés par la fermeture du site de la Roche-sur-Yon sont moins optimistes. D’autant que la direction ne s’est pas engagée sur le maintien de tous les sites. Rappelons que Michelin a touché des milliards avec le CICE et la crise sanitaire. Si les produits vendus changent pourquoi ne pas investir dans la formation plutôt que de supprimer des emplois ? Parce que c’est moins rentable immédiatement pour les actionnaires ? Mais des salariés mieux formés n’est-ce pas un gage de profits futurs ? Et puis dans un secteur hyper concurrentiel notamment du fait des produits à bas coûts en provenance de Chine, le meilleur moyen de lutter ne seraIt-il pas de miser sur la qualité et l’innovation ?


CONSTRUCTION NAVALE : à Saint-Nazaire un projet qui met en danger l’emploi et le savoir-faire français - Par Emilie HENAFF

Depuis 2017 une tentative de rachat des chantiers navals de Saint-Nazaire (dont l’Etat est actionnaire à 84 %) par la société italienne Fincantieri est mise sur la table. Alors que même la Commission européenne se montre réticente à donner son accord faute de réponses de la société italienne aux questions qu’elle a posées, seul le gouvernement français semble accro à ce mariage que dénoncent avec constance les syndicats. C’est même la cinquième fois qu’il vient d’accorder un délai à Fincantieri pour formaliser l’offre faite il y a 3 ans.

Les chantiers navals de Saint Nazaire ne sont certes pas avec leurs 3000 employés un géant de la construction navale mais ils restent un acteur influent sur le marché de navires de croisière : troisième constructeur européen et prestataire militaire stratégique capable de produire des porte-avions – dont le remplaçant du Charles de Gaulle annoncé en décembre. Si la Commission européenne voit surtout dans ce mariage une éventuelle distorsion de concurrence, le risque principal, d’ailleurs dénoncé par les élus, est l’alliance de Fincantieri avec le géant chinois CSSC, China State Shipbuilding Corporation.

Le risque est grand en effet que ce mariage, s’il devait se faire, aboutisse à un transfert de technologie au profit de la Chine y compris dans le domaine militaire.

Plutôt que de prendre ce risque il serait temps que l’État agisse en actionnaire avisé en accroissant son engagement financier notamment pour développer les navires à énergies propres.

Même si tel n’était pas le cas, ce mariage aurait à coup sûr des conséquences négatives pour l’emploi.


RAFFINERIE DE GRANDPUITS - Par Michel LABATIE

La direction de Total après avoir annoncé aucune suppression d’emplois vient d’annoncer l’arrêt en mars prochain des activités de la raffinerie de Grandpuits en Seine-et-Marne : ce sont 200 emplois directs supprimés et 500 emplois indirects.

Comble du cynisme, Total le fait en invoquant l’écologie et la neutralité carbone ! La réalité ? Total privilégie les dividendes à l’investissement dans la rénovation du pipeline le Havre-Grandpuits. Au lieu d’investir les 600 millions nécessaires pour le rénover et faire cesser les fuites qui entraînent pollutions et arrêts de la raffinerie Total préfère importer du carburant raffiné ailleurs dans le monde. On ferme donc cette raffinerie pour délocaliser la production de carburant pétrolier ! On ne voit pas trop où est le gain écologique par contre on voit très bien où se trouve la gabegie sociale !

II est grand temps de mettre à l’ordre du jour la renationalisation totale de Total !