Alcatel-Lucent va supprimer 900 postes
Source : Le Parisien / AFP
Mis en ligne le 8 octobre 2013

Le couperet est tombé. L’équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent, en grave difficulté financière, a présenté ce mardi aux représentants du personnel un plan visant à réduire ses coûts fixes de plus de 15% d’ici à 2015, au prix de 10 000 suppressions d’emploi nettes dans le monde.

Ce plan, largement dévoilé lundi soir [7 octobre] par la presse, concerne 4 100 postes en Europe - Moyen Orient - Afrique, 3 800 en Asie - Pacifique et 2 100 sur le continent américain.

En France, l’entreprise franco-américaine entend recentrer ses activités sur ses sites de Villarceaux (Essonne) et de Lannion (Côtes d’Armor). Le groupe envisage de supprimer 900 postes dès 2014, auxquels s’ajouteront 900 autres postes qui feront l’objet de redéploiements internes et externes. En quasi-faillite il y a un an, le groupe franco-américain va fermer les sites de Toulouse (Haute-Garonne) et Rennes (Ille-et-Vilaine), et céder ceux d’Eu (Seine-Maritime) et Ormes (Loiret), selon les informations du site du quotidien les Echos. Situé dans la circonscription du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le cas du site d’Orvault (Loire-Atlantique) et ses 150 employés n’a pas encore été tranché.

Le journal économique précise qu’en France, outre les 900 suppressions d’emplois, « 900 (postes) seront touchés, soit par le biais de mutations en raison de fermetures de sites, soit par l’externalisation de certains postes comme dans les services informatiques. Ces salariés seront repris par des prestataires. » Le site parisien de Suffren (VIIe) devrait quitter la capitale afin de baisser les coûts de fonctionnement. L’équipementier devrait aussi recruter 200 personnes qui s’inscrivent dans la nouvelle stratégie de développement du groupe, basée sur un recentrage sur les activités de l’accès à très haut débit et le transport de données par câbles terrestres et sous-marins.

Ces suppressions de postes viennent s’ajouter aux 5 000 déjà prévues dans le monde dans un précédent « plan d’amélioration de la performance pour l’année 2013 ». Le directeur général d’Alcatel-Lucent, Michel Combes, avait dévoilé en juin son plan stratégique pour sortir l’équipementier télécoms de la crise. Il était toutefois resté muet jusqu’ici à propos des conséquences sociales du plan.

L’objectif pour le groupe, qui a encore perdu 1,3 milliard d’euros l’an dernier, est de réduire ses coûts d’un milliard d’euros, afin de retrouver « le chemin de la rentabilité », selon le communiqué publié par Alcatel-Lucent ce mardi [8 octobre]. Ces licenciements s’accompagnent de mesures pour réorienter la recherche du groupe vers les technologies « du futur » : réseaux internet, informatique dématérialisée (« cloud ») et accès à très haut débit.

Ces technologies devraient ainsi représenter 85 % des dépenses de recherche du groupe d’ici à 2015, contre 65 % actuellement, alors que les budgets alloués aux technologies « en fin de vie » seront réduits de 60 %, précise le groupe. Ce plan aura des conséquences sociales "importantes", reconnaît le groupe, d’autant qu’il entend simultanément aligner ses dépenses administratives sur "les standards" de la profession.