Ainsi le syndicat Sud dénonce dans un tract « 5.000 emplois détruits en 3 ans dans le groupe France Télécom Orange » en relevant que « 4.000 recrutements ne compenseront pas 9.000 départs ». La fédération Sud déplore qu’« une fois de plus les solutions annoncées pour faire face à la crise sont d’abord de supprimer des milliers d’emplois. La première des solutions serait de supprimer les dividendes des actionnaires pour privilégier les investissements, aujourd’hui financés par les emprunts, et les emplois. »
Pour le président de la CFE-CGC Unsa de France Télécom, ces suppressions d’emplois sont sous-estimées. « On oublie que chaque année, 1.000 à 1.500 salariés de droit privé quittent l’entreprise pour d’autres motifs. Aux 9 à 10.000 départs en retraite prévus entre 2013 et 2015 il faut en ajouter 4 à 5.000 supplémentaires. Ce qui fait plutôt 10.000 suppressions d’emplois en net », calcule-t-il. « Même si cela se fait sans violence sociale, sans départ forcé, c’est préoccupant ».
De son côté, la CFDT parle même de « 30.000 emplois en jeu », en incluant tous les départs programmés d’ici à 2020. « Avec ces 30.000 départs naturels d’ici à 2020, ce sont presque 30% des effectifs de la branche des télécommunications qui disparaîtront », met en garde l’organisation syndicale, qui parle de « saignée ». France Télécom emploie environ 105.000 personnes en France sur un total de 170.000 dans le monde. « Après bientôt deux années marquées par des accords sociaux novateurs et la reprise d’une politique de recrutement, les déclarations de l’entreprise en matière d’emploi constituent un retour préoccupant à deux décennies de fonte des effectifs, même s’il n’y a eu aucun licenciement sec. »
Toutes les organisations vont se réunir en intersyndicale le 15 octobre prochain pour agir de façon coordonnée. Sud en appelle même au gouvernement, demandant aux ministres Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Fleur Pellerin (Economie numérique) d’organiser une table ronde sur l’emploi dans la filière.