Solidarité avec Gérard Filoche, inspecteur du travail mis en examen dans l’exercice de ses missions + Communiqué de Résistance Sociale
Mis en ligne le 1er juillet 2011

Le mercredi 6 juillet à partir de 12 h : le procès contre Gérard Filoche en tant qu’inspecteur du travail pour “entrave au CE Guinot” (sic) se tient.

- Conférence de presse unitaire à 12 h face au palais de justice.

- Audience devant la 31e chambre correctionnelle.

Se présenter à partir de 12 h M° Cité Palais de justice de Paris avec votre carte d’identité.

Tous les syndicats de l’inspection du travail en sont d’accord :

- la justice est extrêmement laxiste en matière de droit du travail,

- les employeurs qui ne respectent pas le code du travail restent largement impunis.

Trois procès-verbaux sur quatre de l’inspection du travail sont classés sans suite par le Parquet.

Patrons impunis, inspecteurs du travail poursuivis : paradoxalement, ces trois dernières années, ce sont des contrôleurs et inspecteurs du travail qui se sont vu mis en cause dans l’exercice de leurs fonctions alors que Laurence Parisot a affirmé que « la liberté de penser s’arrête là où commence le Code du travail ».

Le dernier en date, c’est Gérard Filoche.

L’inspecteur du travail est mis en examen pour un prétendu « chantage » vis-à-vis d’un patron qui refusait la réintégration dans son poste antérieur d’une salariée de retour de congé maternité et qui a demandé trois fois de suite, à l’égard de cette employée, déléguée syndicale, une autorisation de licenciement.

Si c’est du « chantage » que de menacer dans ce cas un employeur d’un PV, alors toute l’inspection du travail fait du « chantage » sans le savoir !

Comment alors que le Parquet débordé, manque de moyens au point de classer la majorité des PV de l’inspection du travail, choisit-il de donner suite à une plainte patronale prétendant de façon invraisemblable que Gérard Filoche fasse « entrave à un Comité d’Entreprise » ?

Nous tenons, en de telles circonstances, à exprimer notre totale solidarité avec Gérard Filoche.

Pour signer la pétition de soutien à Gérard Filoche, cliquez ICI

Visitez le site http://solidarite-filoche.fr/


Communiqué de Résistance Sociale

L’inspecteur du travail Gérard Filoche en correctionnelle, une attaque contre les droits des salariés

C’est parce qu’il est devenu un symbole que l’inspecteur du travail Gérard Filoche fait l’objet d’acharnement judiciaire.

On ne peut isoler cette mise en examen injustifiée pour entrave au fonctionnement d’un CE du contexte d’offensive majeure contre les droits de tous les salariés.

L’inspection du travail est une institution indispensable et complémentaire de l’action syndicale pour faire respecter la loi et les droits des salariés. Elle est même pratiquement le seul recours pour intervenir dans toutes les entreprises qui n’ont pas de syndicat et où règnent trop souvent des comportements dignes du 19ème siècle.

Faute de donner à l’inspection du travail les moyens nécessaires, le travail au noir, les conditions de travail indignes, les fraudes, peuvent perdurer.

Les prud’hommes sont aussi dans le collimateur. Justice paritaire et gratuite, elle permet aux salariés de faire valoir leurs droits lorsqu’ils ont raison. C’est pour cela que Nicolas Sarkozy multiplie les obstacles : ¼ des conseils de prud’hommes ont été fermés. Il vient même d’instituer une taxe pour y avoir accès, remettant en cause la gratuité.

Mais la Halde aussi les insupportait, ainsi que la DGCCRF en voie de démantèlement.

Le code du travail, bien que réformé et fort imparfait, les conventions collectives, bien que souvent revues à la baisse, fixent des règles minimales. C’est encore trop pour le MEDEF. Le think tank du CAC 40, l’Institut Montaigne, demande qu’un accord collectif puisse déroger à la loi dans un sens défavorable aux salariés.

On poursuit Gérard Filoche alors que le MEDEF exige le droit à l’illégalité !

Les discours parlent de « régulation », de « dialogue social », de « cohésion sociale », mais la réalité c’est la mise en œuvre du « Pacte pour l’euro plus » de Mme Merkel, M. Sarkozy et la Commission européenne qui exigent toujours moins de droits pour les salariés, toujours plus de flexibilité, y compris la fin de l’indexation du SMIC.

Soutenir l’inspecteur du travail Gérard Filoche dans le mauvais procès qu’on lui intente, c’est défendre tous les salariés.

Nous demandons un non lieu pour notre camarade Gérard Filoche.

Paris, le 1er juillet 2011