Canada : Des fonctionnaires limogés
Source : Cyberpresse.ca
Mis en ligne le 4 juin 2011

Le plan du gouvernement conservateur de réduire la taille de la fonction publique fédérale fait ses premières victimes : une cinquantaine d’employés d’Environnement Canada et cinq curateurs du Musée des Beaux-Arts se retrouveront prochainement sans emplois. Et ce n’est que le début, assurent les principaux syndicats du secteur public.

La cinquantaine d’employés contractuels touchés au ministère de l’Environnement - des scientifiques et du personnel leur offrant du soutien - ont été informés par le ministère que leur contrat prendrait fin le 30 juin, selon ce que rapporte le Globe and Mail.

Quant aux conservateurs du Musée des Beaux-Arts, l’un des plus grands musées du genre au Canada, quatre d’entre eux auraient reçu récemment un avis de mise à pied pour dans six mois, tandis qu’un autre verra son embauche se terminer à la fin juin. Aux prises avec une baisse significative des revenus - près de 80 % du budget de fonctionnement de l’établissement provenant directement du ministère du Patrimoine canadien -, le Musée n’en est pas à ces premières mesures de compressions budgétaires. Déjà, l’an dernier, 27 postes avaient été abolis au Musée, mais aucun conservateur n’avait dû quitter le navire.

Les détails de ces départs ont été révélés hier, alors que le parlement nouvellement élu siégeait pour une première fois. Tant l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) que l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), qui représente les employés mis à pied, insistent pour dire que cela est annonciateur d’autres coupes à venir

Déjà, le nouveau président du Conseil du Trésor, Tony Clement, a annoncé qu’il envisageait d’abolir certains programmes et de diminuer la taille de la fonction publique dans le but de réduire le déficit, qui est évalué à 29,6 milliards de dollars par Ottawa. Le Parti conservateur avait pourtant répété pendant la campagne électorale que toute réduction de la taille de la fonction publique se ferait par attrition, et non en procédant à des coupures dans les employés permanents ou contractuels.

« Ce n’est que la pointe de l’iceberg », note le président de l’IPFPC Gary Corbett, ajoutant ne pas être surpris outre mesure par l’annonce d’hier.

« Nous commençons à voir que dans sa lutte au déficit, le gouvernement va supprimer des emplois et des services publics sans tenir compte des conséquences de ces actions, à court ou à long terme. »

Aux prises avec un déficit de 29,6 milliards $ cette année, le gouvernement fédéral prévoit néanmoins revenir à un surplus budgétaire dans quatre ans, en 2015-2016, a tenu à rappeler Patti Ducharme, vice-présidente de l’AFPC.

« Le message que nous envoient M. Clement et le Parti conservateur est très différent depuis qu’ils sont majoritaires. Selon ce qu’on nous dit, ils songeraient à couper jusqu’à 200 postes à Environnement Canada. Cela représente 8 % des employés du ministère », a-t-elle soutenu.