Intesa Sanpaolo : Les syndicats italiens protestent contre des suppressions d’emplois
Source AFP
Mis en ligne le 3 juin 2011

Les syndicats italiens protestaient vivement le 1er juin contre un plan de suppression de plusieurs milliers d’emplois au sein de la banque Intesa Sanpaolo, affirmant qu’il sera plus important que prévu initialement, ce que la banque a démenti.

Le groupe avait annoncé en avril, lors de la présentation de son nouveau plan stratégique 2011-2013, qu’il comptait supprimer 3.000 emplois d’ici 2013, notamment à travers des non-remplacements de départs en retraite ou des pré-retraites, et reconvertir 5.000 emplois administratifs en emplois commerciaux. Mais les syndicats ont affirmé que la banque leur avait indiqué en début de semaine que son plan concernait finalement plus de 10.000 personnes au total.

« C’est déconcertant et socialement honteux » surtout pour un groupe « qui a l’ambition de se poser en banque de référence du pays », a déclaré Lando Maria Sileoni du syndicat Fabi, qui a également dénoncé le « silence de la classe politique ». En fin de journée, un porte-parole d’Intesa Sanpaolo a indiqué que les déclarations des syndicats étaient « dénuées de tout fondement » et a confirmé le nombre de suppressions d’emplois annoncé en avril. Les « objectifs » du groupe en matière de restructuration ont été « appréciés également par la Fabi et toutes les organisations syndicales durant la présentation du plan » stratégique, a assuré ce porte-parole.

Première banque de détail d’Italie et 2ème groupe bancaire derrière UniCredit, Intesa Sanpaolo emploie environ 75.000 personnes dans le pays. « Les sacrifices sont réclamés seulement aux salariés tandis que les hauts dirigeants voient leurs salaires et leurs stock-options augmenter », a ajouté M. Sileoni de la Fabi. « Le moment est venu pour la direction d’Intesa Sanpaolo de montrer son sérieux en réduisant ses propres privilèges dans le respect des salariés », a renchéri Mario Coletta, de l’UGL. Le plan stratégique 2011-2013 de la banque prévoit une forte hausse des résultats.

Le bénéfice net devrait progresser à 4,2 milliards en 2013 contre 2,7 milliards l’an dernier, et le produit net bancaire à 19,6 milliards en 2013 contre 16,4 milliards l’an dernier. Afin de renforcer ses fonds propres en vue de l’entrée en vigueur des nouvelles normes bancaires de Bâle III, la banque avait par ailleurs annoncé en avril le lancement d’une augmentation de capital de 5 milliards d’euros.