Algérie : GRÈVE DES CONTRÔLEURS ÉCONOMIQUES Les ports et postes frontaliers bloqués
Source : le soir d’Algérie
Mis en ligne le 2 juin 2011
Pour la seconde journée consécutive, les fonctionnaires du ministère du Commerce, en l’occurrence les contrôleurs économiques et de la répression des fraudes ont poursuivi, hier, leur mouvement de protestation. Ils menacent de radicaliser leurs actions « si la tutelle ne donne pas suite à leurs revendications ».

Cette montée au créneau des fonctionnaires du ministère du Commerce est perçue comme « une réaction légitime aux propos tenus, dernièrement, par le premier responsable du département ». Selon notre source, « Mustapha Benbada a parlé de tous les sujets sauf des revendications des travailleurs du secteur ». « Aujourd’hui, notre seule réponse, c’est la grève, et nous comptons maintenir la pression jusqu’à l’aboutissement de nos revendications », a souligné un membre du Syndicat national du personnel du ministère du Commerce rencontré hier à Alger. Et d’ajouter : « Après cette grève nationale de deux jours, nous allons observer une autre grève périodique chaque semaine au sein de toutes les structures relevant du département du Commerce », faisant allusion aux ports et autres postes frontaliers. Pour rappel, les contrôleurs économiques et de la répression des fraudes, au nombre de 4 000 réclament en priorité la révision de leur statut particulier « pour le mettre au niveau de celui des personnels de secteurs similaires (impôts, douanes, Trésor public, ndlr) ». Quant au régime indemnitaire, le syndicat affirme avoir été « parmi les trois premiers à déposer le dossier, en 2009. Aujourd’hui, on nous pond un régime indemnitaire qui ne reflète nullement la réalité de nos attentes ». La liste des revendications ne s’arrête pas là. Il est également question du « manque de formation », du « problème de la sécurité des agents » et du « manque de moyens » dont souffre le secteur, en particulier le transport. Comme cela fut le cas lors des deux jours de débrayage, seuls les grues, les clarks et les chariots élévateurs ont fonctionné au niveau des ports et des aéroports algériens durant les quatre jours d’arrêt observés par les contrôleurs relevant du ministère du Commerce. Bien que le préjudice causé durant les trois jours est incommensurable, le ministre n’a pas daigné répondre aux revendications socioprofessionnelles qui lui ont été transmises par la Direction régionale du commerce d’Alger. Une inertie qui a exacerbé la colère des contrôleurs, résolus à reconduire leur mouvement qui ne manquera pas de causer des préjudices de diverses natures. En ne délivrant pas de certificats de conformité aux centaines de conteneurs débarqués, les contrôleurs produiront un effet de chaîne. Ils condamneront les services des douanes à geler leurs activités, lesquelles commencent dès la délivrance du certificat. Il est à signaler que ces derniers ne pourront traiter les quelque 300 déclarations en douane recensées par jour dont chacune peut concerner 20 à 50 conteneurs. Cette situation conduira inéluctablement à une saturation des ports, contraints de stocker des dizaines, voire des milliers de conteneurs dont les frais seront supportés par les importateurs. Du côté du ministère du Commerce, l’estimation du taux de suivi est inférieure de plus de la moitié. « Au second jour, nous sommes à moins de 41% », affirme-t-on, considérant, par ailleurs, que « le service minimum doit être assuré surtout dans le contrôle aux frontières ». Pour le ministère du Commerce, les revendications du syndicat seront prises en charge, mais cela demande du temps. « La question de la révision du statut particulier et celle du régime indemnitaire qui en découle dépendent de la Fonction publique », ajoute-t-on. Quant à la revendication relative à l’indemnité du fonds de rendement commun (IFRC), on indique que le syndicat a obtenu des autorités son paiement tous les six mois.