Algérie : les médecins résidents maintiennent leur grève et affirment : [le premier ministre ] « Ouyahia nous a mal compris »
Source : Le Jour d’Algérie
Mis en ligne le 31 mai 2011

« Le Premier ministre nous a mal compris ». Telle est la réponse des médecins résidents à Ahmed Ouyahia, qui leur a reproché avant-hier de vouloir abroger le service civil au détriment des malades, notamment des wilayas du Sud du pays. Les résidents récusent cette lecture et affirment qu’ils n’ont jamais demandé « l’abrogation du service civil ». « Nous avons plutôt exigé le levée de l’obligation du service civil » a précisé hier Dr Mohamed Sahnoune, un des porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra).

Selon lui, les médecins grévistes ont hâte de reprendre du service et la balle est dans le camp du ministère de la Santé. « Nous avons exprimé des revendications légitimes, adoptées à l’unanimité par la base. Le ministère de tutelle n’a pas affiché une réelle volonté de prendre en charge nos doléances », a-t-il souligné. Même le comité des sages installé par la tutelle afin de trouver un terrain d’entente sur le service civil s’est avéré inopportun. « Au lieu de nous écouter et essayer de trouver des solutions, les membres de ce comité nous ont fait subir un véritable procès », a révélé notre interlocuteur. Il dit que la solution est pourtant bien simple. « Nous avons demandé la levée de l’obligation du service civil. Une décision qui ne va pas poser problème au fonctionnement du service des établissements de santé », estime-t-il, ajoutant que « les hôpitaux du Nord du pays sont tous saturés et les médecins résidents n’ont pas où aller, ils sont obligés d’exercer dans le Sud ».

Il suffira de mettre à leur disposition les moyens nécessaires, une rémunération digne et des conditions de travail favorables pour les motiver. Des revendications qui demeurent, à ce jour, « non satisfaites », a-t-il regretté. Le ministère de la Santé a déjà promis de régler, dans les plus brefs délais, le problème du statut et du régime indemnitaire, alors que celui de l’Enseignement supérieur s’est engagé à prendre en charge le côté pédagogique de nos revendications. « Hélas, on ne voit rien venir », s’indigne-t-il. Dr Sahnoune a tenu à préciser que les médecins résidents pâtissent énormément de cette grève qui dure depuis plus de deux mois et qui n’arrange ni les médecins ni les malades. Notre interlocuteur a réitéré l’entière disposition du Collectif autonome des médecins résidents algériens à reprendre le dialogue. Cependant, le mot d’ordre de grève reste toujours maintenu et le taux de suivi demeure important.

En fait, « 90% des médecins résidents algériens sont en grève ». Quant à une éventuelle reprise du travail dans les prochains jours, notre interlocuteur dira que seule la base pourra trancher sur cette question. Une assemblée nationale des médecins résidents a été prévue dans les prochains jours, c’est à elle que revient la tâche de statuer sur le sort à donner à la poursuite ou non du mouvement de grève, a précisé notre interlocuteur.