« Après des débuts prometteurs en matière d’emploi et de régulation du secteur financier, les progrès réalisés par le G20 lors du dernier sommet à Toronto sont en perte de vitesse. Lors du sommet de Séoul, les gouvernements doivent réparer les dégâts causés. Des mesures coordonnées permettant de créer des emplois décents doivent être prises et soutenues par une régulation efficace des secteurs bancaire et financier. Cela passe aussi par la création d’une Taxe sur les Transactions Financières afin que le fardeau de la relance ne pèse plus sur les épaules des travailleurs et que les banques qui sont à l’origine de cette crise apportent aussi leur contribution » a déclaré la Secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, qui mènera une délégation internationale forte composée de 50 hauts responsables syndicaux lors d’une réunion avec les dirigeants du G20 à Séoul.
Dans la Déclaration du groupement Global Unions en marge du Sommet, les syndicats ont élaboré un agenda en cinq points sur les thèmes de la relance de l’économie mondiale et de la réforme : • Mettre en œuvre des mesures de relance axées sur la création d’emploi, afin que la réduction des déficits publics passe par la croissance économique et non par des coupes budgétaires ; • Placer les emplois de qualité et la protection sociale au cœur du Cadre du G20 pour la croissance ; • S’assurer que les emplois verts et une « transition juste » sont au cœur des mesures de lutte contre le changement climatique ; • Assumer les engagements pris dans le domaine de l’aide au développement avec comme objectif central la création d’emplois décents dans les pays bénéficiaires ; et • Accélérer le rythme des réformes financières, ce qui inclut l’équité fiscale, une Taxe sur les Transactions Financières et des mesures fortes à l’encontre des paradis fiscaux.
L’une des principales revendications des syndicats auprès du G20 est la création d’un Groupe de travail sur l’emploi auquel participeraient des représentants des gouvernements, des employeurs et des syndicats. Il permettrait de s’assurer que les thèmes de l’emploi, de l’éducation et de la formation disposent de toute l’attention nécessaire lors des futurs travaux du G20.
Les dernières prévisions de l’OCDE indiquent un ralentissement du rythme de la relance dans le sillage de la volonté affichée d’assainir les finances publiques. Elles montrent aussi que le taux de chômage devrait rester élevé à environ 8 - 8,5 pour cent en 2010 avant de légèrement dépasser 8 pour cent en 2011. « Le retour à des niveaux élevés de chômage de longue durée ne doit pas être l’héritage laissé par cette crise, » a déclaré John Evans, Secrétaire Général de la CSC, la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE. « Les leaders du G20 doivent réévaluer la liste de leurs priorités et organiser, à court terme, la relance de l’emploi, assumer les engagements pris en termes de régulation du secteur financier et placer l’équité et la durabilité au cœur du Cadre du G20 pour une croissance forte, durable et équilibrée. »
« Nos propositions au G20 sont réalistes et équilibrées et l’orientation centrale de notre message en matière de création d’emplois décents a reçu le soutien de plusieurs gouvernements et même du Fonds Monétaire International. Nous exhortons les leaders du G20 à faire preuve de courage, de détermination et de volonté politique pour que l’économie mondiale sorte de la récession et leur demandons d’effectuer les réformes fondamentales nécessaires à la création d’une économie mondiale favorable aux citoyens, » a déclaré Burrow.