Notre santé : leurs économies ?
Le "coup de gueule" d’Aure Andrée, publié dans le n° 86 du journal de Résistance Sociale
Mis en ligne le 28 octobre 2010

La droite – et, reconnaissons-le, pas toujours seulement elle – s’en prend régulièrement aux hôpitaux de proximité. Ils seraient l’objet de tous les maux. Ils seraient même dangereux.

« Qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage », dit-on. Là c’est pire, on leur inocule le virus. On leur supprime des postes de personnels médical, soignant et autres et après on dit que ces petits hôpitaux n’ont plus les moyens de soigner en toute sécurité ! Les usagers ne tombent pas dans le piège. Ils se regroupent en collectifs de défense pour garder leur hôpital ou leur maternité. Et ils ont bien raison !

C’est aussi le réseau de tous ces petits hôpitaux de proximité qui a fait la qualité de notre système hospitalier. Bien loin de toutes les considérations comptables de beaucoup de nos grands gestionnaires et quelquefois de nos petits praticiens, ils accueillent les premières urgences, le bras cassé du gamin, le col du fémur de la grand-mère, les accouchements à 20 km de chez soi, pas à 100 ! Et quand c’est nécessaire, ils orientent vers les services plus équipés du centre hospitalier de la préfecture. Le bon sens, quoi ! Mais le bon sens et la politique d’austérité ne font pas bon ménage !

Maintenant, Sarkozy et Bachelot passent à la vitesse supérieure. Ils s’en prennent aux urgences de tous les hôpitaux. En Île de France, les urgences chirurgicales de nuit seraient toutes (oui, toutes) supprimées à l’exception d’une par département. Il ne s’agit -rien de moins !- que de passer de 54 blocs opératoires à 7 ! Oui, vous avez bien lu : de 54 à 7 ! Et ceci, on vous l’explique, pour votre plus grand bien, c’est évident !

Ça va quand même être difficile à faire avaler, tant aux usagers qu’aux médecins. Surtout quand on sait que l’ensemble de ces blocs sont très utilisés de 18 heures à minuit, la fermeture de 18h30 à 8h du matin passe très mal.

Quant aux SAMU, qui sont déjà surbookés, ils vont devoir ajouter à leurs plannings de nuit les courses à travers le département pour transporter les patients vers l’unique hôpital ouvert.

Au fou ! Il faut empêcher ces gens-là de continuer à agir !