Suisse : Les syndicats revendiquent des hausses de salaire
Mis en ligne le 3 août 2010
L’économie suisse ayant renoué avec la croissance, les syndicats demandent des hausses de salaires en 2011. Les revendications s’échelonnent entre 0,5 et 3%, ont expliqué des représentants des syndicats.

Le bilan des hausses de salaire de ces dernières années est jugé insuffisant par les syndicats Travail.Suisse, Syna, Transfair et Hotel & Gastro Union. Malgré la reprise économique, les effectifs n’ont pas été renforcés et la productivité individuelle continue d’augmenter.

Il s’agit d’abord de compenser la perte de pouvoir d’achat et d’adapter les salaires au renchérissement, a souligné en conférence de presse à Berne Susanne Blank, responsable de la politique économique chez Travail.Suisse. En prenant en compte le renchérissement attendu, les travailleurs doivent en effet compter pour l’année en cours une diminution du salaire réel de 0,4%.

Les employés doivent encore se serrer la ceinture alors que la plupart des managers ont tourné le dos à la crise et se servent à nouveau copieusement, selon Susanne Blank. Une étude menée par Travail.Suisse montre que les rémunérations des membres de directions de 27 entreprises prises en compte ont augmenté en moyenne de 20% l’an dernier. Dans 13 de ces entreprises, l’écart entre les salaires les plus élevés et les salaires les plus bas s’est encore creusé.

Le troisième argument syndical est qu’il s’agit d’étayer la consommation et d’activer la relance. C’est aussi grâce à une robuste consommation privée que la Suisse a si bien surmonté la crise économique.

Comme d’habitude, les syndicats tiennent compte de la situation spécifique de chaque branche, voire de chaque entreprise. Les entreprises pharmaceutiques très rentables doivent accepter des hausses de salaire de plus de 3%, a relevé Arno Kerst, vice-président de Syna. Quant aux revendications concernant le commerce de détail, elles oscillent entre 2 et 3%. Du côté de transfair, elles varient de 0,5 à 2%.

Le syndicat en charge de l’hôtellerie et la restauration ne demande pour sa part pas d’effort supplémentaire aux employeurs. La nouvelle convention collective de travail place le secteur en pole position, selon Eric Dubuis, secrétaire romand de la direction de Hotel & Gastro Union. Entrée en vigueur le 1er janvier dernier, elle prévoit notamment 5 semaines de vacances pour tous. Compte tenu de la situation économique, la nouvelle grille salariale entrera en vigueur au 1er janvier 2012. Avec elle, le 13ème mois sera généralisé.