Les tarifs de l’électricité vont augmenter de 3% à 5,5%
Source Reuters
Mis en ligne le 3 août 2010

Les tarifs réglementés de l’électricité en France augmenteront au 15 août de 3% en moyenne pour les ménages et de 4% à 5,5% pour les entreprises, annoncent les ministères de l’Ecologie et de l’Economie.

La revalorisation moyenne sera de 3,4% pour l’ensemble des secteurs, précise leur communiqué. Il s’agit d’une hausse supérieure à celle des deux dernières années.

La facture d’électricité avait augmenté de 2,3% en moyenne en août 2009 (+1,9% pour les ménages et +4 à 5% pour les entreprises), de 2% en 2008 et de 1,1% en 2007.

Les tarifs sont révisés chaque année au 15 août et fixés conjointement par les ministères de l’Ecologie et de l’Economie après avis consultatif de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Les ministres de l’Ecologie et de l’Economie, Jean-Louis Borloo et Christine Lagarde, estiment que le "caractère modéré" de ces hausses permet de maintenir pour les consommateurs des prix très compétitifs, "de 25 à 35% moins élevés que la moyenne européenne."

Mais après la forte hausse du prix du gaz (5%) début juillet, cette augmentation des tarifs d’électricité risque de ne pas passer auprès des consommateurs.

L’ancien président d’EDF Pierre Gadonneix avait déclenché en juillet 2009 une tempête politico-médiatique en appelant à une forte hausse des prix de l’électricité en France et avait dû céder la place à Henri Proglio.

Jean-Louis Borloo et Christine Lagarde insistent sur le fait que la hausse de 2010 prend en compte "l’augmentation du rythme des investissements dans les réseaux et le parc de production" afin de garantir l’approvisionnement énergétique de la France sur le long terme.

Dans un rapport publié fin juillet, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) invitait la France à accélérer la mise en oeuvre des réformes de son marché de l’électricité en obligeant EDF à pratiquer des tarifs plus proches de ceux du marché, donc à relever ses prix.

Le prix de l’électricité vendue en France est inférieur d’un tiers environ à la moyenne des prix européens grâce à l’importance de la production d’origine nucléaire, le parc de réacteurs étant amorti après plus de 30 ans d’utilisation. Mais pour les concurrents d’EDF, cette situation procure à l’ex-monopole un avantage concurrentiel déloyal.

Patrick Ollier, député UMP et président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée, estimait toutefois en juin dernier qu’il n’y aurait pas de conséquence immédiate de la nouvelle organisation du marché de l’électricité (Nome) "sur les tarifs qui sont régulés et décidés par le gouvernement".

La loi Nome, adoptée le 15 juin par l’Assemblée nationale et encore en examen au Sénat, donnera accès aux concurrents d’EDF à une partie de son électricité d’origine nucléaire.

Le tarif, objet d’une bagarre entre EDF et ses concurrents, sera déterminé par la Commission de régulation de l’électricité (CRE).

Gérard Bon, édité par Sophie Louet