Italie : Journée d’action contre la cure d’austérité
Mis en ligne le 27 juin 2010
Des centaines de milliers d’Italiens ont manifesté le 25 juin contre le plan d’austérité du gouvernement Berlusconi à l’appel de la CGIL, la principale centrale syndicale du pays.

La CGIL, qui revendique six millions de membres, avait organisé des défilés à Rome, à Milan et dans d’autres grandes villes pour exprimer son opposition aux 25 milliards d’euros d’économies décidées par le gouvernement.

Sur son site internet, la centrale syndicale a indiqué que plus d’un million de personnes avaient pris part aux manifestations.

"Nous disons non à ce budget. Il est inopportun, injuste, il freine la croissance, il ne relance pas la production, il ne touche pas aux riches et il sanctionne les travailleurs", a déclaré le secrétaire général de la CGIL lors de la manifestation de Naples qui a réuni des dizaines de milliers de personnes.

Des arrêts de travail de quelques heures dans le privé ou d’une journée dans le secteur public ont été observés avec une participation variable.

Dans la capitale, 40.000 personnes selon les organisateurs ont défilé en passant devant le Colisée. À Milan, la CGIL a revendiqué 80.000 manifestants.

Les manifestants milanais arboraient notamment des banderoles, protestant contre un projet, actuellement en discussion avec les syndicats, de modification des conditions de travail dans un centre de production de Fiat du sud du pays, et destiné à améliorer la productivité.

La journée d’action en Italie fait suite à des manifestations similaires en Grèce et en France cette semaine, autres pays confrontés, à des degrés divers, à des problèmes de déficit public.

Les sondages montrent qu’une majorité d’Italiens juge que les sacrifices demandés par le gouvernement ne sont pas équitablement répartis, et touchent avant tout les classes modestes et moyennes.

L’annonce d’une prochaine diminution des salaires des parlementaires n’a pas suffi à dissiper ce sentiment.

Après avoir affirmé que les Italiens n’avaient pas à craindre une contagion de la crise de la dette grecque, le gouvernement de Silvio Berlusconi a adopté le mois dernier une cure d’austérité visant à réduire le déficit de 25 milliards d’euros.

Parmi les mesures figurent un gel des salaires des fonctionnaires et une réduction des transferts financiers vers les municipalités.

Cette mesure a conduit des maires de toute la péninsule à manifester cette semaine dans Rome, portant symboliquement une corde autour du cou. Ils estiment que la diminution des subventions publiques fera plonger les finances locales dans le rouge et les empêchera d’apporter une aide sociale minimale aux enfants, aux personnes âgées et aux handicapés.

Une partie des exécutifs des 20 régions qui composent l’Italie ont prévenu pour leur part que si le gouvernement ne modifie pas son projet de budget, ils ne pourront plus assumer leurs prérogatives, comme l’entretien du réseau routier, et s’en déchargeront sur le pouvoir central.