Fonctionnaires : les syndicats claquent la porte des discussions salariales
Mis en ligne le 26 juin 2010
Les syndicats ont claqué, vendredi, la porte des discussions salariales entamées le matin même avec le gouvernement, après avoir appris qu’un gel des salaires était à l’ordre du jour.

"Le ministre du Travail Eric Woerth nous a annoncé que l’éventualité d’un gel des salaires les trois prochaines années est bien à l’ordre du jour", a déclaré le secrétaire général de la CGT-Fonction publique, Jean-Marc Canon le 25 juin.

Il a ajouté que les 8 fédérations de fonctionnaires avaient claqué la porte de cette réunion entamée à 9h30, en présence du ministre et du secrétaire d’Etat à la Fonction publique Georges Tron.

"La stagnation à sa valeur actuelle du point d’indice, élément central des traitements des agents de la Fonction publique, et ce jusqu’en 2013 inclus, provoquerait une chute sans précédent du pouvoir d’achat de tous les personnels. Celle-ci serait en outre encore aggravée par l’augmentation annoncée des cotisations retraites des fonctionnaires", déclarent les 8 fédérations syndicales dans un communiqué commun diffusé à la presse après leur départ.

"Une telle perspective est inacceptable !", ajoutent les syndicats (FO, CFDT, CGT, CFTC, FSU, UNSA, SOLIDAIRES, CGC).

Ce rendez-vous avait pour objectif, selon le ministère du Travail, de "définir si un ajustement au titre de l’année 2010 dans le cadre des orientations de la programmation 2009-2011 est nécessaire, notamment au vu du contexte économique général".

Il devait aussi permettre d’"ouvrir une nouvelle négociation au titre de la période 2011-2013 relative à l’évolution des rémunérations dans les Fonctions publiques".

Lors du précédent "rendez-vous salarial", le 3 juillet 2008, le gouvernement avait accordé une revalorisation de 0,8% en 2009 et de 0,5% chaque 1er juillet en 2010 et 2011, avec des "ajustements" en cours d’année si nécessaire. Selon M. Canon, la hausse du 1er juillet prochain ne serait plus acquise mais "en cours d’arbitrage".

Dans un communiqué commun diffusé avant cette rencontre, les fédérations de fonctionnaires exigeaient "le rattrapage des pertes subies", selon elles, "et une augmentation salariale assise sur la valeur du point d’indice", qui sert de base au calcul des salaires dans la Fonction publique.

Les syndicats comptaient également profiter de cette rencontre pour faire valoir leurs revendications concernant l’emploi et rappeler leur opposition à une réforme des retraites qu’ils estiment "injuste".

Outre le report de l’âge légal de départ de 60 à 62 ans entre 2011 et 2018, la réforme prévoit également l’alignement du taux de cotisation du public sur celui du privé, qui devrait passer pour les fonctionnaires de 7,85% à 10,55%.