Journal "REsistance SOciale" N° 44
Janvier 2007
Mis en ligne le janvier 2007
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale/ Dialogue social : quelques points vitaux pour le monde du travail/ Actualité sociale/ Quand l’abbé Pierre fait pleurer les bien-pensants/ Devoir de Résistance

Le mot de la Présidente

En cette fin janvier alors que s’annoncent une grève à la SNCF et une grève dans la fonction publique, qui viennent opportunément nous rappeler, qu’au-delà des petites phrases et des effets de manche de la campagne électorale, l’actualité sociale ne connaît pas de répit, on me permettra de revenir dans ces quelques lignes sur le nouveau discours du candidat SARKOZY, qui tente de nous faire oublier sa double casquette de ministre de l’Intérieur et de Président de l’UMP, en nous refaisant le coup de la fracture sociale de Jacques CHIRAC en 1995.

A coups de référence à Jaurès et de prétendue solidarité à l’égard des « travailleurs qui se lèvent tôt » ou des enseignants, l’homme qui prétend rompre avec son ombre tente de nous faire oublier l’aggravation de la précarité dont est responsable la politique menée par lui et ses amis depuis 2002. Oubliés l’abaissement du montant des retraites, les coupes sombres dans le remboursement de la sécurité sociale ! Oubliées les radiations administratives des chômeurs qui permettent d’afficher des statistiques plus présentables en matière d’emploi. Oubliées la crise des banlieues et ses promesses aux associations qui se sont envolées avec le retour du printemps ! Oubliées les coupes sombres dans les budgets des ministères et la baisse continue des effectifs de la fonction publique, particulièrement dans l’Education nationale, qui rendent pourtant tellement dérisoires ses promesses d’aujourd’hui !

Comment peut-il tenter de nous faire croire que les enseignants seraient gagnants avec lui demain, alors qu’il prévoit de ne remplacer qu’un fonctionnaire parti à la retraite sur deux ? En privatisant l’Education nationale comme il l’a fait pour EDF ou GDF malgré ses promesses de ne pas y toucher ? En confiant l’éducation de nos enfants aux communautés juive, coranique, chrétienne ?

Comment ose-t-il nous dire qu’avec lui les salariés gagneraient plus alors qu’il veut seulement permettre au patronat de leur imposer des heures supplémentaires sans limite ou presque ?

Comment peut-il croire que sa référence à Jaurès suffira à faire oublier aux salariés la mise en place du contrat nouvelle embauche, qu’il voudrait avec le soutien du MEDEF ériger comme modèle du contrat de travail à la place du CDI, ou la remise en cause du droit du travail ?

Non, Monsieur SARKOZY, les salariés ne sont ni des imbéciles ni des hommes et des femmes sans mémoire ! Ils ne sont pas prêts à se laisser bercer par les sirènes du l’ultra-libéralisme ni par les paroles du loup déguisé en agneau ! Les médias peuvent bien vous cirer les pompes à longueur de journée, ils n’empêcheront pas le peuple d’agir selon ses intérêts, comme il l’a fait le 29 mai 2005, en rejetant la constitution européenne ou, au printemps 2006, en se dressant contre le CPE.

Cela ne veut pas dire que le peuple est pour autant prêt à donner un chèque en blanc à la gauche. La confiance du peuple çà se mérite ! Mais, après cinq ans de règne sans partage de la droite, il serait bien hasardeux de croire que le peuple est prêt à lui offrir un nouveau bail de cinq ans. A la gauche donc de savoir saisir cette chance. Elle a trois mois pour y parvenir. Faute de quoi, le risque serait grand qu’elle ne puisse se relever avant longtemps.

Marinette BACHE

Documents joints
Vous pouvez télécharger ce numéro de résistance sociale au format word mais également dans un autre format très pratique pour consulter des documents sur internet ou les imprimer.