Journal "REsistance SOciale" N° 45
Février 2007
Mis en ligne le février 2007
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Des nouvelles du Vénézuéla/ La braderie des biens publics en France/ Actualité sociale/ Droit du travail : quand la frénésie s’empare du gouvernement

Le mot de la Présidente

En cette période électorale, où le temps des promesses bat son plein, force est de constater que l’actualité sociale ne connaît pas d’accalmie.

Les annonces de plans de licenciement continuent de se succéder à la vitesse grand V en France comme dans le reste du monde. Tandis qu’Airbus cherche à délocaliser une partie de sa production hors d’Europe, entraînant au passage des milliers de suppressions d’emplois, l’industrie automobile « dégraisse » à tout va aux Etats-Unis et en Europe lorgnant sur les marchés prometteurs d’Asie.

En France, le pire est sans doute encore à venir, surtout si le candidat soutenu par le MEDEF devait remporter l’élection présidentielle. Ce serait alors la flexibilité généralisée, les salariés étant contraints de se déplacer au gré des décisions des gestionnaires de fonds de pension, prompts à se retirer d’une entreprise qui ne leur donne pas assez de bénéfices, sans aucune considération pour les salariés qui y travaillent. Il ne suffit pas de parler des « travailleurs » pour obtenir un brevet de bonne gestion sociale.

Depuis cinq ans, la droite, alliée au MEDEF, nous a montré son mépris pour les salariés. Ce n’est pas parce que son candidat multiplie les promesses qu’il faut le croire sur parole. On l’a bien vu avec EDF, privatisée malgré l’engagement pris par celui-là même qui nous assure aujourd’hui qu’avec lui tout devient possible.

Oui, décidément, il est temps que çà change !

L’éclatement de la gauche est patent ; elle sera représentée par une multitude de candidats.

Certes, tous ne pourront se présenter à l’élection présidentielle, faute des parrainages nécessaires. Il n’empêche. Cet émiettement, résultat d’un manque de débat au fond depuis plus de 20 ans, rend plus difficile le combat contre la droite alors que son programme n’a jamais été aussi dangereux pour la classe ouvrière et l’ensemble des salariés.

Plus que jamais la refondation idéologique et politique de la gauche apparaît nécessaire. Nous le savons, le chemin sera long pour y parvenir, même si, deux ans après la victoire du peuple au référendum sur le traité constitutionnel européen on constate que les choses bougent dans les consciences et que ce qui hier encore apparaissait utopique commence à se faire jour. On ne peut que se réjouir de voir certains candidats mettre en avant le rôle de l’Etat et des services publics, là où dans le passé on nous assurait que « l’Etat ne peut pas tout » et que, malheureusement, il n’était pas possible de traduire en actes les promesses faites aux salariés de Vilvorde ou d’empêcher les licenciements chez Michelin …

A l’occasion de ces élections, Réso n’entend pas donner de consigne de vote, laissant chacune et chacun se déterminer en conscience.

Partisans de la République sociale, on comprendra néanmoins que nous ne soutenions pas les candidats se réclamant du libéralisme, qu’il soit ultra ou « social ».

L’heure des choix approche. A chacun de prendre ses responsabilités. Et qui sait, un jour peut-être, au bout du chemin, « changer la vie » deviendra une réalité …

Marinette BACHE

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