Journal "REsistance SOciale" N° 46
Mars 2007
Mis en ligne le mars 2007
Sommaire : Le mot de la Présidente/ La science américaine va-t-elle sombrer dans le mysticisme ?/ La Chine et la mondialisation/ Plongée dans le chômage aux bords de la Gartempe/ De Firmi à Firmi/ J’en ai marre de la bien-pensance !

Le mot de la Présidente

Comme le soulignait Pierre-Yves LAOT dans notre dernier bulletin, la question de l’avenir de notre industrie a fait brutalement irruption dans la campagne électorale avec l’annonce du plan Power 8 d’Airbus. Dans le même temps, un autre ancien fleuron de notre industrie, Alcatel, aujourd’hui mariée à l’américain Lucent annonçait à son tour des milliers de suppressions d’emplois. De son côté, le géant pharmaceutique Bayer annonçait, lui aussi, plusieurs milliers de licenciements en Europe. Dans ce contexte, on comprend mieux que l’Insee en soit venu à contredire les chiffres du gouvernement alors que celui-ci se glorifie d’une prétendue amélioration de la situation de l’emploi et du chômage.

Même si certains candidats, afin d’éclipser la question sociale et leur volonté d’imposer la mondialisation libérale comme seul horizon, tentent de réduire le débat aux questions de l’immigration et de la sécurité, qui plus est en les amalgamant, il ne fait guère de doute, pour Résistance Sociale, que la question de l’emploi et du rôle de l’Etat pèsera de manière primordiale dans le choix des Français le 22 avril et le 6 mai.

Comme d’ailleurs, la question de l’existence des services publics. Chacun sait que, si Sarkozy remportait l’élection présidentielle et s’il disposait d’une majorité parlementaire à sa botte, GDF serait privatisée tout comme à court ou moyen terme la Poste, la SNCF et tout ce qui reste encore de contrôlé par l’Etat. Malgré ses affirmations contraires, nul doute que Bayrou ferait de même.

Dans ce contexte, le succès du rassemblement parisien du 10 mars à l’appel de la Convergence Nationale pour la Défense et le Développement des Services Publics (600 personnes) constitue la preuve que ce combat est bien un élément fédérateur pour l’ensemble de la gauche politique, syndicale ou associative. Loin d’être une bataille d’arrière-garde face au rouleau compresseur de la mondialisation libérale, la défense des services publics est un combat du 21ème siècle qui mérite qu’on y consacre beaucoup d’énergie et de temps.

Tout comme, d’ailleurs, la défense du droit du travail. Malgré l’opposition unanime des syndicats, le gouvernement continue de vouloir passer en force pour imposer, par ordonnance, la partie législative du code du travail, à seulement un mois du premier tour de l’élection présidentielle.

Preuve, s’il en était besoin, du peu de cas que font le gouvernement et sa majorité dirigée par Nicolas Sarkozy des partenaires sociaux, à l’exception notable du MEDEF, dont ils ne sont en réalité que les porte-parole.

Même si les médias ont décrété qu’il n’était pas encore l’heure de faire le bilan de la présidence de Jacques Chirac, on me permettra de rappeler, qu’en 12 ans de mandat, celui qui prétendait, durant sa campagne de 1995, vouloir réduire la fracture sociale n’a fait que l’élargir.

Espérons que celui ou celle qui le remplacera à l’Elysée au mois de mai prochain saura se rappeler qu’un président ne l’est que par la volonté du peuple, et que sa priorité doit être de respecter la volonté de ce dernier. Et qu’il n’oubliera pas que le peuple français est composé à 80% de salariés, auxquels il est grand temps de cesser de demander des sacrifices au profit des actionnaires du CAC 40, en refermant enfin la parenthèse libérale !

Marinette BACHE

Documents joints