Journal "REsistance SOciale" N° 50
Juillet-Août 2007
Mis en ligne le août 2007
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Actualité sociale : Contre les franchises médicales/ Service public de l’emploi : quel avenir ?/ Avez-vous remarqué ?/ Vous avez dit solidarité ?/ Coup de gueule

Le mot de la Présidente

Une fois de plus, cet été aura été une saison d’enfer pour les salariés. Tandis que le « paquet fiscal » était adopté avec l’aval du Conseil Constitutionnel, réduisant à peu de choses l’impôt sur les grandes fortunes et dorant un peu plus les parachutes des détenteurs de stock-options, la loi sur le service minimum dans les transports et celle sur les heures supplémentaires ont été votées.

Chacun a bien compris que le texte sur le service minimum avait avant tout pour but d’empêcher les salariés de réagir comme ils l’ont fait en 1995 à d’autres mesures antisociales concernant en particulier les retraites. Celles des régimes spéciaux sont évidemment en première ligne mais pas seulement, comme l’a avoué le ministre de la fonction publique, André Santini, qui voudrait aligner encore un peu plus les retraites des fonctionnaires sur celles du privé : entendez par là, réduire de manière drastique le montant des pensions comme Balladur l’a fait pour le privé.

Quant à la loi sur les heures supplémentaires, les patrons eux-mêmes reconnaissent qu’elle n’aura pas beaucoup d’effet dès lors qu’ils n’ont pas de travail supplémentaire à proposer à leurs salariés.

Et ce n’est pas fini, puisque le gouvernement prépare de nouveaux coups pour les salariés avec la mise en place de franchises médicales et l’augmentation de la TVA à travers la TVA dite « sociale ».

Résultat : alors que face à une économie atone, il faudrait doper la croissance en augmentant le pouvoir d’achat des salariés, c’est au contraire une réduction de celui-ci qu’on prépare. Jacques Attali peut bien faire appel à un psychologue, les 5% de croissance dont il rêve n’ont guère de chance de voir le jour avec cette politique.

Du coup, loin de diminuer, le chômage risque fort de repartir fortement à la hausse dans les mois qui viennent. Est-ce pour mieux le masquer que Sarkozy tient tant à la fusion ANPE/Assedic ?

Pendant ce temps, notre nouveau Président n’hésite pas à s’afficher avec ses amis, milliardaires qui lui payent ses vacances, patrons du CAC 40, MEDEF dont il apparaît de plus en plus comme le valet. On le voit avec l’affaire de la fusion GDF/Suez. C’est Gérard Mestrallet, le patron de Suez, qui dicte sa loi au Président de la République !

Face à ce rouleau compresseur libéral, la résistance doit s’organiser.

C’est déjà le cas en ce qui concerne le service minimum ou les franchises médicales. Sur ce dernier sujet, un texte signé par une trentaine d’organisations dont Résistance Sociale, appelle à une manifestation le 29 septembre. Mais ce combat ne doit pas apparaître comme un combat d’arrière-garde de nostalgiques du passé. Il doit s’agir pour tous ceux qui refusent le modèle libéral comme horizon indépassable de montrer qu’une autre société est possible et peut se construire, non pas à travers l’utopie d’un « grand soir » mais par un projet élaboré collectivement et associant un maximum de salariés. Résistance Sociale est prête à y participer.

Marinette BACHE

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