Journal "REsistance SOciale" N° 51
Septembre 2007
Mis en ligne le septembre 2007
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Communiqué de Résistance Sociale/ Au sarkozysme, s’opposer résolument/ Fusion GDF-SUEZ/ Régime spécial des cheminots/ Loi sur le service minimum/ Avez-vous remarqué ?/Vendémiaires 2007

Le mot de la Présidente

Le gouvernement vient de rendre public le projet de loi de finances 2008 et celui du financement de la Sécurité sociale.

Pas grand-chose à dire sur le premier, sinon qu’il confirme la réduction de 23000 postes de fonctionnaires, principalement à l’Education nationale, aux impôts et à la défense. On notera, au passage, que pour pallier les difficultés rencontrées du fait de ces suppressions de postes, le Ministre de l’Education Xavier Darcos compte proposer au Parlement la suppression des cours le samedi matin : tant pis pour les parents qui ne peuvent faire garder leurs enfants et pour les écoles qui n’ont pas assez d’éducateurs, sportifs notamment…

Concernant le projet de loi de financement de la sécurité sociale, c’est bien sûr la question des franchises médicales qui prédomine, même s’il ne faut pas négliger d’autres points comme la réforme des hôpitaux, que nous aurons l’occasion d’évoquer dans un prochain numéro.

S’agissant des franchises médicales, l’argument mis en avant de responsabiliser les patients n’est qu’un trompe-l’œil. D’abord, parce que ce ne sont pas les malades qui décident des médicaments susceptibles de les soigner. Ensuite, parce que c’est la philosophie même de ce projet qui est contestable. Dans ses propositions remises il y a quelques jours, le député UMP Jérôme Chartier le dit sans ambages à propos du projet de TVA sociale : l’objectif est bien de transférer une partie de ce que payent les entreprises vers les ménages. C’est le principe même de la solidarité, base de notre système de protection sociale depuis 1945, qui se trouve remis en cause. Signataire de l’appel contre les franchises médicales, Résistance Sociale ne peut bien sûr pas accepter cette régression.

Autre point important de cette actualité sociale décidément riche, la loi sur le service minimum votée en juillet (voir pages 6 et 7). Alors que débutent les négociations pour sa mise en place dans les différentes entreprises de transport, on ne peut pas nier le fait qu’il s’agit d’un texte de circonstance destiné avant tout à empêcher les salariés de rééditer leur résistance de 1995 contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.

Concernant cette réforme, comme le dit Rémy AUFRERE (page 4), il faut aller au-delà du sentiment d’injustice que peuvent ressentir une partie des salariés à l’égard de ceux qu’ils estiment plus privilégiés qu’eux, et voir la forêt derrière l’arbre. Ce n’est pas en touchant aux acquis des uns qu’on améliore la situation des autres. En outre, la caractéristique de toutes ces réformes, c’est leur absence de justification économique autre que celle de faire plaisir aux actionnaires et au MEDEF. Le « toujours plus » du MEDEF rencontre le « toujours plus » d’une partie de l’électorat de Sarkozy mais, au final, ce sont toujours les mêmes qui trinquent : les plus pauvres.

Face à cette situation, on peut soupirer en invoquant pêle-mêle le rouleau compresseur de la mondialisation libérale ou la nécessaire adaptation au monde du 21ème siècle.

Pour notre part, fidèles à l’esprit de la Révolution française, à Jaurès, à Guy Môquet, au CNR et à tous ceux qui ont su dire « Non », nous avons choisi une autre voie : Résister.

Marinette BACHE

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