Fralib de Gémenos : 8ème semaine de grève
Mis en ligne le 30 avril 2010
Les grévistes réclament une augmentation de 2 centimes d’euros de la part des salaires sur les boîtes de 25 sachets de thé. Les 185 salariés de l’usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône), filiale d’Unilever où sont produits les sachets de thé pour Lipton et Éléphant, ont entamé leur 8ème semaine de grève. Les salariés réclament 200 euros d’augmentation. La direction, de son côté, n’a toujours rien lâché et se cantonne à + 0,8 %, assorti de 0,72 % d’augmentations individuelles pour la moitié des salariés.

En 1989, selon les syndicats, l’indice de base des salaires était 46 % supérieur au Smic. Vingt ans plus tard, il n’est plus qu’à 3,5 % au-dessus. Pour justifier ses revendications, l’intersyndicale CGT-CFE/CGC a donc sorti la calculette. Une hausse de salaire de 200 euros pour chaque salarié, « cela aboutirait à augmenter la part des salaires de deux centimes d’euros sur le prix d’une boîte de 25 sachets de thé ». Cette part passerait ainsi « de 15 à 17 centimes (entre 10 % et 16 % du prix) pour une boîte vendue entre 1,60 euro et 2,60 euros ». Ce qui est tout à fait envisageable, estiment les syndicats, dans la mesure où Unilever vend 4 fois plus cher ses sachets en France qu’en Europe de l’Est et bénéficie donc d’une très large marge de manœuvre. La direction, qui craint de donner des idées au reste du groupe si elle cède chez Fralib, renvoie les syndicats dans les cordes en rappelant que les salariés de Gémenos ont touché 24 000 euros de participation exceptionnelle aux bénéfices en 2009, soit 129 euros par tête. Sur place, c’est donc le dialogue de sourds. La direction du site a assigné les meneurs en justice, pour qu’ils ne viennent plus sur le site. Ils passeront en justice lundi.

Chez Fralib, comme dans le reste du groupe, les salariés dénoncent aussi la dégradation constante des conditions de travail, qui a été de pair avec la réduction des effectifs.

La direction s’est engagée à ouvrir de nouvelles négociations fin juin. « Ils nous avaient fait le même coup en 2007, sans tenir parole », indique Olivier Leberquier, délégué CGT.