Journal "REsistance SOciale" N° 53
Novembre 2007
Mis en ligne le novembre 2007
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale/ La sécurité sociale, grande offensive de N. Sarkozy/ Avez-vous remarqué ?/ Zones franches : Territoire offerts aux patrons/ Coup de gueule

Le mot de la Présidente

Bien sûr, les grèves de novembre 2007 n’auront sans doute pas le même impact que celles de novembre/décembre 1995. Pourtant, les salariés des transports, comme ceux de l’énergie, ont refusé une fois de plus de baisser les bras et de considérer comme inéluctable une réforme des régimes spéciaux de retraite qui consiste avant tout à baisser le montant des pensions actuelles et futures d’1,5 millions de salariés, avant de s’attaquer en 2008 à celles des autres salariés, du public comme du privé.

Il ne faut attendre aucune pitié de l’homme ami du grand patronat à l’égard des plus défavorisés, comme le montre la décision de sa majorité de faire payer une redevance télé, fut-elle réduite de moitié, à 760 000 retraités de plus de 65 ans, considérés comme trop pauvres pour être imposables.

Même si la grève des transports n’a pas duré aussi longtemps que celle de 1995, il serait prématuré de considérer comme définitivement perdue la bataille qui a été lancée. Le conflit peut rebondir après les fêtes.

Résistance Sociale tient à réitérer sa solidarité avec ces salariés en lutte pour leur pouvoir d’achat, leurs conditions de travail et leurs retraites.

Ce combat nous concerne toutes et tous. Ce ne sont pas les mesures annoncées par Sarkozy, censées augmenter le pouvoir d’achat, qui peuvent apporter une réponse : le slogan « travailler plus pour gagner plus » a, certes, séduit bon nombre de salariés lors de la campagne présidentielle mais beaucoup, depuis, ont compris qu’il n’avait pas de sens : la suppression déguisée des 35h ne s’accompagne d’aucune remise en cause de la flexibilité ni d’aucune hausse réelle des salaires, pourtant indispensable, non seulement d’un point de vue de justice sociale mais aussi d’un point de vue économique, dès lors que cela permettrait de favoriser la croissance.

Face à cette situation une autre réponse doit être apportée.

Au-delà de son succès immédiat et de la qualité des différents intervenants, comme des débats eux-mêmes, les cinquièmes Vendémiaires de Résistance Sociale ont montré que le besoin de travailler collectivement à un autre avenir, d’offrir un débouché aux luttes sociales, était partagé par beaucoup de militants syndicaux, associatifs et politiques.

Nous avons conscience qu’il s’agit là d’un travail de longue haleine mais nous sommes encouragés à le poursuivre avec toutes celles et tous ceux qui souhaitent le mener dans leurs structures mais aussi à l’extérieur en confrontant leurs idées à celles des autres. Car c’est ensemble que nous pourrons construire une alternative !

Marinette BACHE