« On nous a menti. Le site de Melun est rentable. La direction avait promis qu’elle ne fermerait pas et maintenant, ils ont changé d’avis ! » dénonce un jeune salarié de Melun qui préfère garder l’anonymat. « Nous sommes désolés pour les salariés de Sochaux et de Vesoul qui n’avaient pas de commandes il y a un an. On leur a lâché des clients pour les aider et maintenant ce sont eux qui récupèrent tout le boulot ! » proteste un autre salarié, inquiet à l’idée de devoir éventuellement déménager avec femmes et enfants en cas de reclassement à Vesoul, en Haute-Saône.
Possibilités de reclassement en interne
Selon la direction de PSA, l’arrêt du site de Melun d’ici à 2012 n’entraînera pas de licenciement et doit s’effectuer à travers un plan de mobilité interne et de départs volontaires pour les 393 salariés concernés. La plateforme logistique de Vesoul, l’un des plus gros sites en Europe qui emploie quelque 1 700 personnes, pourrait accueillir certains anciens salariés du site de stockage de Melun. « Nous comptons 25 000 salariés en Ile-de-France et nous reclassons entre 170 et 200 personnes par an en moyenne », précise le constructeur, qui se veut optimiste sur les possibilités de reclassement en interne.
« Nous avons toutes les possibilités de réemploi de l’ensemble des salariés », a déclaré le directeur des ressources humaines de PSA Denis Martin, à l’issue de la réunion extraordinaire du comité central d’entreprise. Vincent Bailly, délégué CFTC, le syndicat majoritaire, s’est dit « déçu de la fermeture, mais rassuré par l’absence de licenciements secs et l’appel au volontariat pour la mobilité ».
Pour le délégué central de la CGT, Jean-Pierre Mercier, la fermeture de Melun a été décidée pour des raisons « purement financières ». « C’est choquant. PSA avait promis de ne pas supprimer d’emplois tant qu’il n’aurait pas remboursé les 3 milliards d’euros d’aides reçus de l’Etat mais il ne tient pas sa parole », ajoute ce syndicaliste. Même grief du côté de la CFDT où l’on dénonce le revirement de la direction. « Il y a un an, on nous avait garanti la pérennité du site de Melun », souligne Ricardo Madeira, délégué central CFDT. Celui-ci s’inquiète également qu’« une grosse pression soit exercée dans les mois à venir sur les salariés pour les obliger à aller travailler à Vesoul ».
Séverine Cazes