ERREURS MEDICALES : BESOIN URGENT D’UNE REPONSE D’AIDE DES POUVOIRS PUBLICS
Transmis par Nicole SMOLSKI, Présidente du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers en Anesthésie Réanimation Elargi.
Mis en ligne le 9 avril 2010
Les médecins, quel que soit leur lieu d’exercice et leur spécialité, sont tous très choqués par le suicide de leur jeune collègue de Montpellier, suite à une erreur médicale sur un acte technique d’anesthésie.

Même si les erreurs médicales sont en permanence détectées et prévenues dans tous les processus de soins, aucun soignant ne peut se sentir à l’abri d’une erreur humaine, et chacun doit se sentir soutenu dans cette période difficile. L’accompagnement de ce jeune collègue a été maximal par ses confrères, et nous les soutenons eux aussi dans cette épreuve.

L’anesthésie réanimation, comme d’autres spécialités, est une spécialité à fortes contraintes, de temps, de pénibilité et de responsabilités. Nous l’assumons, même si nous pensons que cet investissement n’est pas assez reconnu.

C’est une des charges des syndicats de se pencher sur le soutien des collègues en grandes difficultés. Le SNPHAR-E a mis en place un observatoire de la souffrance au travail, qui malheureusement fonctionne à plein régime, avec soutien personnalisé. Le SNARF a une cellule de soutien ARRES (Anesthésie Réanimation Risques et Solutions), qui est opérationnelle.

Ces deux initiatives, lourdes en termes d’investissement, demandent à être complétées, et, ensemble, nous, syndicats de médecins anesthésistes du public et du privé, lançons l’idée et le challenge aux pouvoirs publics, de la création d’une cellule de soutien et d’appui, nationale ou inter régionale. Cette cellule, qui devrait être amorcée en cas d’erreur médicale ou d’aléa thérapeutique grave, devra permettre de vaincre l’isolement des soignants face à des problèmes douloureux. Elle doit associer soutien juridique et psychologique pour les soignants et les familles, donner des aides à la communication interne et externe, évaluer la situation au jour le jour.

Il est obligatoire de mettre en place une prévention des risques graves potentiels, dont malheureusement le suicide de notre collègue n’est qu’un témoin. La technicité croissante des actes, la judiciarisation et l’augmentation de la pression de production sur chaque médecin risquent d’entraîner une hausse des cas à prendre en charge. La création de cette cellule de soutien est une urgence, nous la demandons et sommes prêts à y participer en tant que syndicat professionnel.

Nicole SMOLSKI