Les profs veulent des négociations salariales pour tous
Source : Reuters / L’Express
Mis en ligne le 31 mars 2010
Les syndicats d’enseignants sont ressortis mécontents mardi [30 mars] du ministère de l’Education nationale, qui leur a confirmé la revalorisation des salaires des professeurs en début de carrière, soit environ le quart des effectifs, les syndicats demandant l’ouverture de négociations en faveur de tous les enseignants.

Dénonçant une politique du fait accompli, ils demandent l’ouverture de négociations en faveur de tous les enseignants.

Le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, a annoncé dimanche une augmentation en début de carrière de 157 euros nets par mois pour les professeurs des écoles et les professeurs certifiés et de 259 euros pour les professeurs agrégés.

Soit une hausse d’environ 10% pour environ un quart des professeurs, quelque 200.000 personnes.

Ces augmentations ont été confirmées aux syndicats mardi matin lors d’une réunion au ministère où a aussi été présenté un "pacte de carrière" contenant des mesures favorisant la formation individuelle et l’aide à la mobilité des enseignants.

Le ministère a aussi confirmé la nomination de 80 médecins du travail supplémentaires et des mesures sur les risques physiques et psycho-sociaux.

Mais pour la FSU, "la revalorisation des enseignants reste à faire". Le syndicat juge "inacceptable la méthode employée" par le ministre, estimant que "la communication par voie de presse ne peut pas tenir lieu de dialogue social".

La FSU réclame des négociations sur un plan pluriannuel de revalorisation concernant tous les enseignants et des discussions sur l’ensemble des autres dossiers comme la formation ou les conditions de travail. "TRÈS LOIN DU COMPTE" Jugeant les propositions gouvernementales "très loin du compte", le SE-UNSA réclame lui aussi "une revalorisation pour tous".

Le Parti communiste dénonce une "scandaleuse aumône" revenant, pour Luc Chatel, à "déshabiller Pierre pour habiller Paul".

"En revalorisant un enseignant sur quatre, le gouvernement en profite surtout pour ne pas augmenter les trois autres", dit-il dans un communiqué. "Il joue les intérêts des uns contre les intérêts de tous, et profite de la médiocrité des salaires des jeunes enseignants".

Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, a rappelé que le président de la République avait "promis une revalorisation des conditions de rémunération de l’ensemble des enseignants".

"J’espère que le dossier n’est pas bouclé, (...) que davantage d’enseignants seront concernés", a-t-il souligné devant la presse.

Au ministère de l’Education nationale, on souligne que "des discussions" ont été menées avec les syndicats depuis octobre et que les revendications des professeurs ne sauraient être uniquement salariales.

"Il n’y pas qu’une attente en monnaie sonnante et trébuchante, il y a aussi des attentes en terme qualitatif", a déclaré à Reuters Josette Théophile, directrice générale des ressources humaines pour l’Education nationale.

"Et c’était en début en carrière qu’il y avait le plus de décalage", a ajouté la responsable, défendant des mesures ciblées plutôt qu’"un saupoudrage".

"Nous n’avons pas fermé la porte, si les conditions de financement étaient réunies, à des mesures concernant les enseignants plus anciens en 2011", a-t-elle précisé.

Reuters/Charles Platiau