L’APPLICATION DE LA LOI HPST DOIT ÊTRE SUSPENDUE
Par Nicole SMOLSKI, Présidente du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers en Anesthésie Réanimation Elargi.
Mis en ligne le 29 mars 2010
Le SNPHAR-E s’inquiète vivement de l’état de tension qui règne aujourd’hui dans les hôpitaux. Jour après jour nous percevons le malaise grandissant des soignants. Il apparaît clairement que l’accumulation des réformes, jamais évaluées, touchant l’Hôpital Public depuis plusieurs années a atteint un seuil de non retour.

La loi HPST, dernière réforme en date, a d’ores et déjà instillé des méfaits majeurs. Alors que les décrets d’application ne sont pas tous parus, l’esprit de la réforme est déjà prégnant dans beaucoup d’établissements. Il y règne une pression gestionnaire majeure : le seul et unique objectif est de réduire les coûts ; du Taylorisme au Toyotisme tous les moyens sont bons (Cf. CP du 22/03/2010). De façon concomitante, la réduction des emplois de personnels soignants est devenue une mesure quasi systématique pour toutes les directions des ressources humaines. Et il s’agit là d’obéir aux injonctions non dissimulées des tutelles que sont les nouvelles Agences Régionales de la Santé et de leurs directeurs, lesquelles sont sous l’emprise directe de Madame la Ministre de la Santé qui les a nommées, laquelle obéit fidèlement aux directives édictées par l’Elysée.

Il est urgent de rompre le cercle clos des décisions et des réformes qui tournent en rond entre initiés, conseillers et lobbyistes. Il est urgent d’entendre le mal profond de l’Hôpital : les femmes et les hommes qui y travaillent sont malades des réformes, ils n’adhèrent pas à ces réformes, et pour beaucoup ils les rejettent car contraires à leur éthique de travail.

Nous voulons reprendre les termes qu’a prononcés avec solennité le Président de la République dans son allocution du jour : « Il faut revenir à des principes de bon sens ».

Le SNPHAR-E demande donc que toutes les concertations en cours concernant la Loi HPST soient immédiatement suspendues, et demande un moratoire immédiat.

Le SNPHAR-E constate avec gravité le malaise profond qui étreint l’Hôpital, s’inquiète des conséquences dans de nombreux hôpitaux et demande la tenue urgente d’états généraux de la Santé.

Le SNPHAR-E condamne fermement les conditions actuelles du dialogue avec Madame la Ministre de la Santé et attend un geste d’ouverture dans la semaine.

Nicole SMOLSKI