Croatie : progrès nécessaires en matière de droits du travail
Mis en ligne le 25 mars 2010
Un nouveau rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI), sur les normes fondamentales du travail en Croatie, publié pour coïncider avec l’examen, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des politiques commerciales du pays, révèle que l’état prône un marché du travail souple et la libéralisation sous prétexte d’amender la législation croate pour qu’elle soit conforme aux acquis communautaires de l’Union européenne.

Le rapport établit que le gouvernement s’est servi des exigences européennes en matière d’intégration et d’harmonisation pour procéder à de vastes réformes législatives et réduire les droits de la main-d’œuvre. Du coup, plus de 80 pour cent des travailleurs récemment embauchés sont employés avec des contrats à court terme et bon nombre craignent que leur contrat ne soit pas renouvelé s’ils adhèrent à un syndicat. L’imposant nombre de contrats à durée déterminée montre combien il est difficile d’appliquer la liberté d’association et le droit à la négociation collective en Croatie.

Bien que la discrimination dans l’emploi soit interdite, les dispositions législatives ne sont pas assez fortes pour empêcher la discrimination et les harcèlements dont sont victimes les femmes. Elles occupent souvent des postes moins rémunérateurs et gagnent en moyenne 20 pour cent de moins que les hommes du même âge, avec la même expérience professionnelle et le même niveau d’éducation. Du reste, l’accès des Roms au marché du travail est limité et ils souffrent de violences de la part de la société, de harcèlements et de discrimination.

Le travail des enfants et le travail forcé ne constituent pas un problème répandu dans le pays, mais le rapport a toutefois établi que les enfants qui travaillent dans le secteur informel, principalement des Roms, ne sont pas protégés par la loi du travail.

Entre autres recommandations, le rapport demande au gouvernement de garantir le respect complet des normes de l’OIT relatives aux droits syndicaux et de renforcer ses efforts en vue de réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes, notamment en encourageant le principe du salaire égal pour un travail de valeur égale dans les conventions collectives.

Lire le rapport complet (en anglais)

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