Algérie : Les syndicats renouent avec la contestation
Mis en ligne le 20 octobre 2008
Après une trêve de 2 mois, les syndicats autonomes de la Fonction publique décident de réoccuper le terrain de la protestation et de faire pression sur le gouvernement qui continue à tourner le dos à leurs revendications.

Réunie durant le week-end en session extraordinaire, au siège du syndicat des hospitalo-universitaires, la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique a opté pour un débrayage de trois jours à partir du 9 novembre prochain.

De son côté, le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) s’est réuni également ce week-end et a décidé d’une grève de deux jours, les 27 et 28 octobre.

Les porte-parole de ces structures syndicales ont révélé que la base a manifesté une volonté d’aller vers une grève illimitée. « Les fonctionnaires de la santé, de l’éducation et de l’administration veulent des actions musclées, une grève illimitée pour faire aboutir leurs revendications », a expliqué un membre de la coordination, en précisant que c’est la fermeture des portes du dialogue qui pousse au pourrissement.

M. Mériane rappelle que le statut particulier des fonctionnaires de la santé est remis aux calendes grecques sans aucune explication de la tutelle et que le statut particulier de l’éducation, promulgué et entériné par le conseil du gouvernement, est loin de répondre aux attentes et espoirs des milliers de fonctionnaires de l’éducation. S’agissant de la grille de salaires promulguée avant les statuts, celle-ci est tout simplement qualifiée de « leurre », qui explique que sa mauvaise application sanctionne mensuellement, depuis janvier 2008, les fonctionnaires de 5000 DA à 9000 DA. Cela est dû », dit-il, « aux calculs de certaines primes.

Ceux-ci sont fait par rapport aux anciens salaires de base au lieu d’être faits par rapport aux nouveaux salaires de base signés par le président de la République ». Dans la foulée, notre interlocuteur note que le pouvoir d’achat des enseignants est en constante érosion du fait de l’inflation et exige de ce fait l’augmentation du point indiciaire et l’introduction de nouvelles primes pour donner un souffle aux bas salaires. La coordination a mis aussi l’accent sur le dossier ayant trait au régime indemnitaire qui est bloqué du fait de la non-promulgation de tous les statuts de la Fonction publique.