Si décembre est traditionnellement le mois du Père Noël, on ne peut pas dire que les salariés soient couverts de cadeaux cette année. Le chômage continue sa progression, le SMIC, une fois de plus, ne sera augmenté que du strict minimum obligatoire et les conditions de travail ne vont pas en s’améliorant. Mais le bouclier fiscal est maintenu pour les plus riches !

Pour tenter de faire oublier les échecs patents de sa politique économique et sociale, Nicolas Sarkozy a lancé le débat sur l’identité nationale, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’apporte pas grand-chose, si ce n’est des dérapages plus ou moins contrôlés. Tantôt, c’est un ministre qui reconnaît les contrôles de police au faciès, une secrétaire d’Etat qui s’en prend à la tenue vestimentaire et au langage de jeunes issus de l’immigration, ou encore un maire UMP qui fait ouvertement l’amalgame entre immigration et insécurité...

Il est temps que cesse ce débat qui contribue plus à dresser les Français les uns contre les autres qu’à renforcer les liens sociaux entre eux, ceux-ci étant déjà mis à mal par la casse des services publics et le chacun pour soi de la politique libérale.

En cette fin d’année, alors que s’installe le froid, on me permettra d’avoir une pensée particulière pour tous les sans-abri que génère cette politique, pour ce million d’hommes et de femmes qui vont se retrouver en fin de droits en 2010 avec comme risque principal de se voir eux aussi jetés à la rue.

2010 risque bien d’être l’année d’une grande crise sociale succédant à la crise financière. On se gardera bien de pronostiquer des luttes de grande ampleur, même si la volonté du gouvernement de légiférer à nouveau sur les retraites pourrait être le catalyseur que tout le monde attend.

Malgré les tentatives de mobilisation, malgré la votation citoyenne, le changement de statut de la Poste paraît inéluctable. La mobilisation devra néanmoins continuer pour empêcher que ce nouveau statut ne conduise à la privatisation de l’opérateur public.

La loi Bachelot sur l’hôpital produit ses premiers ravages, provoquant, malheureusement avec retard, des réactions de médecins hospitaliers qui semblent découvrir ce que le collectif de défense et les organisations syndicales de salariés de la FPH ne cessent de dire depuis plus d’un an.

Quant au grand emprunt, il apparaît surtout comme un moyen d’accélérer encore un peu plus la politique libérale de Nicolas Sarkozy, notamment avec la multiplication des contrats publics/privés. Comme l’ont remarqué certains syndicats, il ne servira, en revanche, à financer aucune mesure sociale.

Et, pendant ce temps-là, les ministres de l’UMP dansent et font la fête ! Quel contraste !

Nous ne resterons pas les bras croisés pour autant. Plus encore qu’en 2009, nous entendons agir pour défendre les services publics. Au lendemain du lancement des Etats Généraux, auquel nous avons participé, des décisions concrètes devront être adoptées pour que les aspirations d’une large majorité de nos concitoyens soient prises en compte et pour que ceux-ci se sentent véritablement partie prenante d’un combat qui les concerne.

Mais la résistance sociale ne se limite pas aux services publics. Dans le privé aussi, il faut agir, contre les licenciements, contre la destruction du droit du travail, pour une revalorisation des salaires… Plus que jamais, nous devons agir ensemble, syndicalistes, militants associatifs et politiques.

Enfin, malgré les nuages qui s’amoncellent, permettez-moi de vous souhaiter, en mon nom et en celui de Résistance Sociale, une bonne et heureuse année 2010 !

Marinette BACHE