Pendant les vacances, les libéraux travaillent.

Lorsque nous nous sommes quittés début juillet, nous nous attendions à une rentrée chaude. Le gouvernement et le patronat ne nous ont pas laissés dans l’attente. L’été lui-même a été chaud.

D’abord la privatisation de la Poste a été enclenchée en juillet. Pour le comité national Poste, la lutte continue. En tant qu’élue, j’avais à Paris, demandé que les mairies d’arrondissement puissent être mises à disposition de consultations citoyennes sur ce projet. Je me réjouis que ces consultations aient lieu dans de nombreuses mairies sur le territoire national le 3 octobre. Pour ce qui concerne le travail du dimanche, c’est fait... même si une écrasante majorité des Français le rejettent. Ensuite la taxe carbone. Un impôt écologique, çà mérite discussion, un impôt éco-injuste çà se refuse. Enfin, la rentrée scolaire préparée par le nouveau ministre Luc Chatel ne nous déçoit pas non plus. Il affirme qu’il continuera les réformes préparées par Darcos avec les suppressions d’emplois annoncées et la remise en cause de notre école maternelle.

Et pourtant les luttes n’ont pas cessé. Face aux fermetures d’usines, face aux licenciements, les grèves et les occupations d’entreprises se sont multipliées : Aubade à Saint-Savin (86), Michelin à Montceau-les-Mines (71), Molex à Villemur (31), JLG à Tonneins (47), New Fabris à Châtellerault (86), Nortel à Châteaufort (78), Altadis à Rouen (76),... et la liste n’est pas exhaustive.

Saluons le courage de ces travailleurs qui se battent pour leur emploi et sont traités avec mépris, comme le montre la décision de justice condamnant les « Conti ».

Du courage, il en faudra à tous les salariés lorsqu’on constate que le chômage a augmenté de 25% cette année, que la précarisation se généralise.

Les partis politiques de gauche ont tenu leurs universités d’été. Il faut reconnaître au plus important d’entre eux qu’il s’interroge sur sa coupure avec le peuple. Saura-t-il y remédier ou s’enfermera-t-il dans des discussions d’appareils – internes et externes – en vue des échéances électorales ? On peut craindre que ce soit la seconde alternative qui se réalise.

Une avancée est cependant à noter : les partis reparlent entre eux sans trop d’ostracisme. Il leur arrive même d’inviter les organisations syndicales ! En 2003, lors de sa création, Résistance Sociale était seule à le faire.

La situation sociale exige aujourd’hui que la gauche soit à la hauteur. Ne rêvons pas, la route sera sans doute longue et 2012 qu’une péripétie.

Résistance Sociale, à travers les 7èmes Vendémiaires, qui auront lieu cette année le samedi 17 octobre à Dunkerque, mettra toute son énergie à faire en sorte que puisse s’établir un véritable échange sur la nécessaire construction d’un projet anticapitaliste.

Marinette BACHE