En début d’année, il est de tradition de formuler des vœux. C’est donc par là que je commencerais en souhaitant que pour une fois le libéralisme recule en France comme dans le reste du monde.
Vœu pieux me direz-vous ? Pas sûr. Force est en tout cas de constater que les salariés sont de moins en moins nombreux à croire au discours de Sarkozy, et ce d’autant que celui-ci est capable de dire tout et son contraire d’un jour à l’autre.
Un coup c’est les 35 heures qu’il s’agit de supprimer, le lendemain on parle de mettre fin à la durée légale du travail avant de dire que, finalement non, il faut poursuivre dans la voie de l’augmentation des heures supplémentaires.
En fait, ces apparentes contradictions ne sont que des tests pour savoir jusqu’où le gouvernement peut aller dans sa volonté de transposer le modèle américain à la France. Le rapport Attali est censé l’y aider. Il n’est pas sûr cependant que ce rapport fourre-tout et ses 316 propositions soit mis en œuvre aussi facilement que le souhaiterait son auteur. Même les députés de la majorité ont exprimé leurs réserves, outrés qu’une simple commission puisse prétendre leur dicter sa loi. Il est vrai que, si elles étaient appliquées, ces mesures d’inspiration ultra-libérales pour beaucoup, contribueraient à accroître sensiblement la fracture sociale à un moment où les risques d’une nouvelle crise économique n’ont jamais été aussi forts. Or, les entreprises les plus demandeuses de réformes ultralibérales savent bien que, dans un contexte de crise, une aggravation des tensions sociales leur serait néfaste.
Néanmoins, les salariés et leurs organisations syndicales devront se montrer vigilants et combatifs s’ils veulent éviter d’être dépouillés de ce qui reste de 200 ans de conquêtes sociales.
Marinette BACHE