Journal "REsistance Sociale" N° 56
Février 2008
Mis en ligne le février 2008
Sommaire : Edito/ Solidarité Internationale/ Avez-vous remarqué ?/ Pas touche au livret A/ Les bras m’en tombent / Appel laïque/ Coup de gueule

Le mot de la Présidente

Une fois de plus les semaines qui viennent s’annoncent moroses - pour ne pas dire plus - pour les salariés. La situation économique mondiale et les risques d’une récession américaine font craindre le pire. La chute continue des bourses risque de se traduire d’ici peu par des plans de licenciements massifs n’ayant d’autre but que de faire remonter artificiellement le cours des actions des entreprises et d’essayer d’éviter le départ des fonds de pension américains, présents dans le capital de nombre de nos entreprises. Nos banques elles-mêmes sont fragilisées, comme la Société Générale, jadis montrée en exemple, et dont on découvre subitement les pratiques pour le moins douteuses. Elle n’est pas la seule. A force de jouer dans un monde fictif des sommes colossales, on finit par oublier la réalité qui se manifeste tôt ou tard. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui trinquent : les salariés, alors que les patrons, quand ils sont remerciés, s’en vont avec de jolis pactoles.

Prenez le cas du PDG de la Société Générale, qui a annoncé, à la suite de la perte de 4,2 milliards, qu’il renonçait à tout salaire pendant six mois. Ce qu’il a oublié de dire, c’est qu’il venait de toucher 3,3 millions de stock-options ! De quoi assurer largement son train de vie....

Les décisions du couple Sarkozy/Fillon, qui déconstruisent avec ardeur le modèle social français pour le remplacer par un modèle ultra-libéral d’inspiration anglo-saxonne, ne font qu’aggraver les choses.

Le côté positif, c’est cependant que cela contribue à déciller les yeux de nos compatriotes. Bien sûr, la vie privée de Nicolas Sarkozy étalée dans les médias ne contribue pas à hausser sa côte de popularité. Mais c’est bien son action économique et sociale qui le fait baisser dans les sondages. Comment croire quelqu’un qui nous affirme blanc un jour et noir le lendemain, comme on a pu le voir à propos des quotas de pêche ou de la durée légale du travail ?

Plus que jamais les salariés doivent entrer en résistance.

On aimerait qu’ils soient aidés par une gauche offensive et sûre d’elle-même. Hélas, le spectacle donné par certains parlementaires socialistes lors du vote sur la révision de la constitution préalable au vote sur le traité européen n’est pas fait pour rassurer. Il ne faudrait pas qu’une victoire de la gauche aux élections municipales et cantonales fasse oublier l’essentiel : la nécessité pour la gauche de construire un projet capable de remettre la France sur la voie du progrès social. C’est la condition sine qua non pour qu’une majorité de salariés lui fasse confiance pour les échéances futures.

Marinette BACHE

Documents joints
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