Journal "REsistance SOciale" N° 60
Juin 2008
Mis en ligne le juin 2008
Sommaire : Edito/ Solidarité Internationale/ La crise financière, sa portée/ Quand le ministre de la fonction publique dit tout haut ce que la droite pense tout bas/ Avez-vous remarqué ?/ Retraites et emploi Deux dimensions inséparables/ Coup de gueule

Le mot de la Présidente

A la veille de la présidence française de l’Union Européenne, le moins que l’on puisse dire est que celle-ci ne se présente pas comme l’avait imaginée Nicolas Sarkozy.

Grâce au vote irlandais, le traité de Lisbonne est juridiquement mort et même si certains ont imaginé de faire revoter l’Irlande, cela ne peut pas se faire dans l’immédiat. De plus, on voit mal pourquoi le peuple irlandais se déjugerait.

Mais les déboires ne s’arrêtent pas là pour le Président Sarkozy. Son « union de la Méditerranée », déjà passablement rabougrie par les 27, peine à soulever l’enthousiasme des pays riverains. Son pacte pour l’immigration vient d’être rétoqué par l’Espagne. Et il n’est pas sûr que son Europe de la défense fasse beaucoup de progrès durant les six mois à venir.

Pendant ce temps, la crise économique mondiale continue de faire des ravages partout dans le monde. L’augmentation vertigineuse des prix du pétrole ne semble pas près de s’arrêter. Cela entraîne des augmentations de prix en cascade. Arcelor-Mittal envisage d’augmenter ses prix de 60%, tandis que Nissan annonce une augmentation du prix de ses véhicules. Comme les prix des autres matières premières montent aussi, on peut s’attendre à de nouvelles baisses de la consommation et en corollaire à une nouvelle forte augmentation du chômage. Dans ce contexte, il ne serait pas impossible que, par crainte d’un important mouvement social à l’automne, le gouvernement ne repousse les mesures prévues de déremboursement des soins (les annonces de la CNAM sur les affections de longue durée retirées depuis n’étaient qu’un galop d’essai destiné à mesurer la réaction de la population).

Bien sûr, il pourrait aussi penser, après le relatif échec de la grève du 17 juin, que les syndicats ne parviendront pas à mobiliser. Ce serait cependant un pari bien audacieux que de miser là-dessus. Certes, la « position commune » a eu pour effet de casser la dynamique syndicale. En voulant tirer la couverture à elles, la CGT et la CFDT ont pris un gros risque. Non seulement elles apparaissent aujourd’hui isolées mais elles pourraient bien demain faire les frais d’une recomposition du paysage syndical devenue inévitable aux yeux des autres syndicats qui ont peur de perdre leur représentativité ou de ne pas pouvoir l’acquérir avant longtemps. Pour autant, la rancœur immédiate passée, il est probable que de nouvelles actions unitaires seront lancées à l’automne pour faire barrage à la politique antisociale du gouvernement. On aimerait qu’à cette occasion, le mouvement syndical puisse enfin trouver un relais dans une opposition politique forte capable de proposer une véritable alternative.

Marinette BACHE

Documents joints
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