Journal "REsistance SOciale" N° 71
Juin 2009
Mis en ligne le 26 juin 2009

Sommaire : Edito - IRAN : où est l’intérêt du peuple iranien ? - européennes, les peuples ont dit non - Marins-pêcheurs - AFPA - Privatisation de la Poste - Nicolas SARKOZY, Président du pouvoir d’achat ! - Zemmour : y’en a marre ! -

Pour l’instant, Sarkozy, faisant semblant de s’appuyer sur une pseudo victoire, est reparti de plus belle : allongement de la durée de cotisations pour la retraite, reprise du projet de privatisation de la Poste, ceinture sur le pouvoir d’achat – même du SMIC -, maintien de la politique fiscale injuste, la finance contre la production, suppression de dizaines de milliers de postes dans la fonction publique -dont 16000 pour l’école, dernier cadeau de Darcos- ... Cela malgré les 70% d’abstention des classes moyennes et populaires, dont on méprise à nouveau le vote du 29 mai 2005. Pourtant, l’électorat de gauche aspire à l’unité en même temps que le mouvement social aspire à trouver des solutions. (...)

Les élections européennes ont donc rendu leur verdict. Que chacun se fait fort d’interpréter, ce à quoi je vais m’essayer également. 60% d’abstention, 3% de blancs et nuls. Voilà, bien sûr, la première caractéristique de ce scrutin. L’UMP arrive en tête des suffrages exprimés avec 28% des voix et crie victoire. C’est le jeu. Mais l’objectivité ramène à des scores moins optimistes pour la droite. Selon son degré estimé de mobilisation, le score est ramené entre 9 et 13% environ de la population. Bien peu pour le parti du Président. Suivent les Verts avec un score inégalé de 18%. Il est évident qu’ils ont servi de vote défouloir à une certaine partie de la population comme cela avait été le cas du Modem ou plus anciennement de Tapie. Il est vrai que les classes moyennes supérieures qui votent plus facilement « vert » se sont plus déplacées que les couches moyennes et populaires. Il n’empêche. Ce vote existe et viendra perturber le microcosme politique. Le Parti Socialiste fait un score déplorable. Ce serait un pari risqué que de croire que cela le fera – dans son ensemble – réfléchir sur son européo-libéralisme. Les premières réactions officielles du PS font penser qu’il sera peut-être un peu moins arrogant vis-à-vis de ses partenaires de gauche ... mais qu’en sera-t-il de sa remise en question sur le fond ? Honnêtement je suis sceptique. Le PS n’est plus qu’une machinerie électorale. Comme telle son interlocuteur privilégié risque d’être « les Verts ». Essayons cependant un peu d’optimisme : sous l’influence de Razzi Hamadi, qui, il est vrai, y travaille depuis longtemps, le BN du PS vient de prendre officiellement position –et à l’unanimité- contre la privatisation de La Poste. Les « pro-modem » et ceux qui veulent abandonner toute référence au socialisme se heurtent à ceux qui ont bien compris qu’il leur fallait s’interroger sur leur coupure avec le peuple et qui ont compris que la question sociale serait au cœur de la recomposition de la gauche. Ils étaient présents, en force, au « Printemps des luttes des Services publics » ; c’est un signe qu’il ne faut pas ignorer. Et tout cela est également dû au fait que, à gauche, si le PCF et le PG n’ont pas autant gagné leur pari qu’ils l’auraient souhaité (une plus forte mobilisation des couches populaires eut été nécessaire), ils sont loin de l’avoir perdu. Leur campagne a été la seule à tenter de donner une réponse politique aux attentes du mouvement social. Le débat est lancé. On ne peut l’ignorer quand le Front de Gauche fait entre le tiers et la moitié des voix du PS. Pour l’instant, Sarkozy, faisant semblant de s’appuyer sur une pseudo victoire, est reparti de plus belle : allongement de la durée de cotisations pour la retraite, reprise du projet de privatisation de la Poste, ceinture sur le pouvoir d’achat – même du SMIC -, maintien de la politique fiscale injuste, la finance contre la production, suppression de dizaines de milliers de postes dans la fonction publique -dont 16000 pour l’école, dernier cadeau de Darcos- ... Cela malgré les 70% d’abstention des classes moyennes et populaires, dont on méprise à nouveau le vote du 29 mai 2005. Pourtant, l’électorat de gauche aspire à l’unité en même temps que le mouvement social aspire à trouver des solutions. Dans chaque parti de gauche des voix se lèvent, de Benoît Hamon à Patrick Le Hyaric, de Jean-Luc Mélenchon à Georges Sarre, pour que la voix assourdissante du peuple soit entendue et prise en compte. Y aura-t-il un déclic ? Comme Réso en 2003, des initiatives diverses fleurissent un peu partout -et particulièrement en province- pour marquer ce besoin d’unité ou de travail en commun. C’est un début ! Continuons le combat.

Marinette BACHE

Documents joints
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