Algérie : Session extraordinaire du RCD
Transmis par notre correspondant en Algérie
Mis en ligne le 19 janvier 2009
Le conseil national extraordinaire du RCD a tenu une session extraordinaire le 15 janvier à Alger pour arrêter la position du Rassemblement sur l’élection présidentielle d’Avril 2009.

A l’issue des travaux, le Conseil national a décidé de :

1) ne pas présenter de candidat à la prochaine présidentielle et de rejeter tout le processus électoral tel que profilé depuis le coup de force constitutionnel du 12 novembre 2009. 2) geler ses activités officielles jusqu’à avril 2009 pour dénoncer l’asservissement de l’Etat et sa confiscation en faveur d’une présidence à vie qui est une insulte à l’encontre des sacrifices et des légitimes espérances du peuple algérien.

L’instabilité politique, le discrédit des institutions, l’échec économique, le marasme social et l’insécurité larvée appelaient un minimum de lucidité de la part des dirigeants. Au lieu de cela, le népotisme et la fuite en avant condamnent le pays à une épreuve électorale rejetée par notre peuple et déjà disqualifiée sur la scène internationale, compromettant un peu plus les chances de rénovation nationale.

La répression et la corruption qui sont les deux mamelles du pouvoir ne peuvent rien contre les exigences de l’Histoire. Le système politique algérien, au demeurant renié et condamné par ses dirigeants les plus responsables, est en phase de décomposition avancée.

Il reste que le rejet de l’élection présidentielle, dicté autant par les considérations politiques que le souci de la dignité nationale, ne peut suffire. Le RCD s’est souvent fait violence pour favoriser toute évolution ordonnée pouvant épargner le chaos au pays. Il avertit que la folie despotique actuelle expose la Nation aux plus graves dangers. C’est pour alerter nos concitoyens et partenaires sur les méfaits de l’asphyxie de la vie publique que notre parti suspend ses activités officielles dans l’immédiat, délivrant par là un message fort : la confiscation des institutions doublée de violations de la loi ouvrent, à nouveau, la voie au radicalisme politique dont on peut se demander s’il n’est pas, une fois de plus, provoqué pour contrarier un changement pacifique.

Faire la démonstration de la déchéance d’un système politique bloqué de l’intérieur est une décision qui contribuera à rapprocher l’avènement d’une alternative démocratique pour peu que les forces de progrès s’impliquent, chacune à son niveau, dans cette condamnation. Pour l’heure, le RCD s’occupera de ses tâches organiques et de son redéploiement sur le terrain en privilégiant la communication de proximité en direction de la jeunesse et des catégories qui savent que l’Algérie a besoin de paix, de transparence et de concertation pour écrire une nouvelle page de son histoire.

Identifier les forces politiques et sociales acquises au changement, organiser la jeunesse en lui ouvrant des perspectives d’espoir, avertir nos partenaires sur les risques que représenterait, pour la région, l’acharnement à vouloir prolonger un système politique sans crédit ni assise, constitue, pour le RCD, autant d’axes qui doivent mobiliser celles et ceux qui ont sauvé l’Algérie et qui savent comment et pourquoi notre peuple s’est battu pour vivre dans un Etat démocratique et social.

Les semaines qui nous séparent de la fatidique échéance d’avril sont très sensibles. Au delà de ses intérêts partisan, le RCD en appelle à tous les patriotes pour une mobilisation audacieuse et concertée afin de réconcilier notre pays avec son passé et offrir une perspective où le citoyen soit l’arbitre de la cité.