Journal "REsistance SOciale" N° 69
Avril 2009
Mis en ligne le 16 avril 2009
Sommaire :Le mot de la présidente/ Solidarité Internationale/ Du Conseil européen au G20/ Privatisation de la Poste/ La France, pays de luttes sociales et fier de l’être/ Alerte : maternelle en danger !/ Appel 1er mai/ Coup de gueule

Le mot de la présidente

Continental, l’équipementier automobile allemand, décide de fermer son usine de Clairvoix. A Clairvoix, où les ouvriers avaient accepté de travailler plus sans augmentation de salaires soi-disant pour sauver le site. Ils n’auront sauvé que les profits patronaux.

Cheuvreux, filiale à 100 % du Crédit Agricole, annonce qu’elle va réduire ses effectifs de près de 10 % et effectuer le transfert de certaines activités à Londres, ceux des salariés qui ne voudront pas suivre étant licenciés. Et si le chiffre d’affaires continue de baisser, on envisagera un deuxième dégraissage. Par contre, on ne touche pas au bonus des dirigeants, ni à leur train de vie.

Total supprime 555 emplois en France. Vous connaissez les bénéficies du groupe Total en 2008 : 14 milliards d’euros. Si l’expression « licenciements boursiers » a un sens ! … Décision « fondée » et « responsable » pour Madame Parisot.

Les principaux dirigeants de la Société Générale viennent –enfin- de renoncer à leurs stock-options (au total plus de 1,5 million d’euros). C’est une décision éthique selon la présidente du MEDEF approuvée par Sarkozy qui préfère s’en remettre au sens moral de cette « belle institution » plutôt que de légiférer.

Quatre exemples qui ne font qu’illustrer l’approfondissement de la crise sociale avec ses 500 chômeurs de plus chaque jour et l’arrogance de politiques et de patrons qui semblent vivre … ailleurs.

Après les cadeaux aux plus riches (via le bouclier fiscal), les cadeaux aux banquiers (sans aucune exigence en contrepartie), les cadeaux aux patrons (même lorsqu’ils continuent à licencier), le gouvernement de Nicolas Sarkozy moque la mobilisation de la rue.

Trois millions de manifestants le 19 mars. Encore plus que le 29 janvier. Hortefeux condamne ceux qui « répondent à la crise par la manif », Lefebvre pense que « c’est un abus qui doit être sanctionné », Sarkozy lui-même proclame « qu’il est aussi le Président de ceux qui ne manifestent pas », oubliant le soutien de 70 % des Français à ceux qui manifestent.

Trois millions de Français qui portent le désespoir de dizaines de millions de leurs compatriotes agacés de la suffisance du Président, outrés par la dilapidation de l’argent public sans aucune contrepartie pour l’emploi, furieux pour certains de s’être laissés prendre par l’apparence volontariste du candidat Sarkozy, choqués de l’étalage du bling-bling, de la complicité entre ceux qui ont la responsabilité de gouverner la France et les patrons du CAC 40.

Trois millions de Français qui aussi voudraient bien porter l’espoir de leurs compatriotes. Et c’est là que çà coince ! Car, si la victoire du LKP dans les Antilles a démontré qu’on pouvait passer de luttes défensives à des luttes revendicatives, ce qui a influé sur les positions syndicales métropolitaines, il n’en reste pas moins que les partis politiques, dans leur intégralité, ne sont pas à la hauteur des enjeux. Tout juste capables d’envisager de « moraliser le capitalisme » ou enfermés dans leurs certitudes, ils passent à côté du mouvement social. Aucun manifestant ne fait d’ailleurs appel à eux. On ne les repousse pas mais on les ignore.

Les élections européennes auraient pu être l’occasion de bousculer un peu l’échiquier politique en construisant à gauche du parti social-libéral qu’est devenu le Parti Socialiste, un rassemblement, certes divers, mais clairement anti-libéral. L’incapacité de la direction du MRC à surmonter ses divergences avec les partenaires du Front de Gauche et l’insuffisante considération du PCF et du PG pour cette mouvance de la gauche ne le permettront peut-être pas et pourraient se payer cher.

Pourquoi ce qui est possible au sein de Résistance Sociale ou lors de ses sixièmes Vendémiaires (dont nous rendrons prochainement compte), c’est-à-dire un débat sans concession mais positif et respectueux, n’est-il pas possible entre dirigeants des partis politiques ?

Trop grands enjeux de pouvoir, carrières personnelles, ego surdimensionnés, ou, tout simplement, mépris du peuple, qui doit être « éclairé » plus que compris, et dont finalement on se moque des aspirations ? Nous invitons nos lecteurs à s’interroger... et à réagir !

Pour Résistance Sociale, qui a toujours pensé que le sursaut viendrait du peuple, pas des prétendues élites, le combat continue.

Marinette BACHE

Documents joints
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