Le mot de la Présidente

En ce mois de décembre, traditionnellement celui des cadeaux, on ne peut pas dire que les salariés soient à la fête. C’est d’abord la crise qui continue de faire ses ravages. Les plans sociaux fleurissent aux quatre coins de l’hexagone, les mises en chômage technique aussi. Et ce n’est pas les mesures prises par le gouvernement Sarkozy/Fillon qui permettront de limiter les dégâts. Il s’agit avant tout pour eux de sauver leurs amis banquiers et financiers. Qu’importe si ce sont ceux-là même qui sont largement responsables de la situation actuelle ! A ces mauvais coups, s’ajoute l’annonce faite sur le devenir de la Poste, qui a vu nos pires craintes s’avérer fondées, puisque c’est bien vers une privatisation qu’on se dirige, même si, dans un premier temps et en raison sans doute de la situation financière, les capitaux de la Poste devraient rester publics. On remarquera à propos de cette réforme qu’elle n’est pas isolée puisque la Grande Bretagne aussi prépare la privatisation de son opérateur postal Royal Mail et que l’Autriche prévoit la suppression de plusieurs milliers de bureaux de poste et des suppressions d’emplois massives. On n’en a pas encore beaucoup parlé mais d’autres mesures se préparent comme sur les retraites : il se pourrait en effet que le gouvernement mette en œuvre les propositions du conseil d’orientation des retraites visant à supprimer les avantages dont bénéficient les femmes ayant élevé plusieurs enfants. On a vu d’ailleurs dans un même registre une proposition finalement retirée de suppression de la demi-part supplémentaire en matière d’impôts. Rassurez-vous, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne puisque le Président de la République, lui, voit ses crédits augmenter de manière importante. Quelques bonnes nouvelles quand même. D’abord, le recul de Xavier Darcos sur la réforme du lycée, sans doute par crainte de voir l’opposition des lycéens et parents d’élèves se durcir en début d’année prochaine, alors que la situation économique et sociale pourrait bien pousser les salariés à se battre pour imposer une autre logique économique. Ensuite, le report de la discussion sur la proposition de loi UMP sur le travail le dimanche. Malgré la volonté de Sarkozy de la voir aboutir il n’est pas sûr que cette proposition aille au terme du vote parlementaire. On se réjouira aussi du report de la discussion sur la loi Bachelot. Si ce projet avait eu pour but de redonner à l’hôpital les moyens de faire face aux besoins de la population, on aurait volontiers partagé la déception de la ministre mais dès lors qu’il s’agit au contraire d’appauvrir encore un peu plus l’hôpital public, on ne se plaindra pas de ce report. Bonne nouvelle aussi la décision du Parlement européen de rétoquer le projet de la commission et des gouvernements d’allonger la durée maximale légale de la semaine de travail au-delà de 48 heures. Et puisque c’est la saison des vœux on me permettra d’espérer que d’autres bonnes nouvelles verront le jour en 2009 pour les salariés et que la crise, loin d’être la chance espérée pour les idéologues du libéralisme, sera au contraire un puissant ferment de révolte renforçant la solidarité et la résistance aux mauvais coups d’une oligarchie financière et sans scrupules.

Marinette BACHE

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