Que reste-t-il de notre République ?
Par Michel JALLAMION - Journal RESO n° 239 - Septembre 2024
Mis en ligne le 20 septembre 2024

Nous sommes en droit de nous poser la question au vu de la situation.

Le principe de la République depuis ses origines est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. C’est d’ailleurs l’article 2 de notre constitution actuelle !

Certes le peuple le fait, dans nos démocraties représentatives, par l’intermédiaire de ses représentants, mais c’est explicitement au nom du peuple français que chaque loi est votée. Ses représentants sont les députés, pas les ministres encore moins des ministres démissionnaires. Ni le président. Fut-il élu au suffrage universel. Le président et les ministres font partie de l’exécutif. Or, depuis Montesquieu, il est explicite également que le législatif est distinct de l’exécutif. C’est une nécessité à l’existence même de la République. Et cet exécutif est responsable de l’application des décisions de l’assemblée. Bien sûr les ordonnances, les décrets viennent compliquer les choses. Mais s’ils sont des coups de canifs dans nos principes, ceux-ci demeuraient saufs.

Aujourd’hui qu’en reste-il ?

Robespierre disait à propos de l’esclavage : "Périsse la République plutôt qu’un de ses principes". Aujourd’hui la décision de Macron est "Périssent les principes et avec eux la République". Car comment accepter que des gens battus dans les urnes démissionnent et restent en place, préparent le budget, continuent les réformes, font des conférences de presse comme si de rien n’était ? Qui plus est continuent à donner leurs directives au nom de leur ex-fonction exécutive tout en étant désormais parlementaires ?

Comment peut-on faire partie de l’exécutif et du législatif ?

Comment le Conseil constitutionnel peut-il se dire incompétent pour statuer sur ce qui est assimilable à un coup d’Etat ?

Pourquoi les Français, les politiques et les corps intermédiaires ne sont pas plus révoltés que cela ?

Cela est-il neutre qu’un homme garant des institutions s’en empare pour asseoir, même provisoirement, son pouvoir personnel ? Il ne respecte pas les urnes en refusant un gouvernement NFP, certes, mais aujourd’hui, bien plus que cela, c’est la République qui est en danger. Macron se prend pour un génie. Il vient de signer non pas la mort de la 5ème République mais bien celle des principes républicains fondamentaux. L’ensemble des Républicains de gauche doit être vent debout devant ce coup de force assimilable à un coup d’Etat et arrêter de tergiverser ou d’essayer de transiger quoi que ce soit.

Sinon nous acceptons aujourd’hui un césarion, demain le RN... et la mort de notre République.

Note de la rédaction : Depuis, Macron a nommé 1er ministre un centriste mou, girouette et transparent qui, en valet fidèle de la commission européenne, continuera à mener la politique libérale qui a été massivement rejetée dans les urnes : Michel Barnier.